Cette question, posée par le Ministre de la Communication et des Médias, le Professeur Akodah Ayéwoudan, lors de la signature de la Convention collective de la presse privée au Togo, le 14 octobre 2022, se révèle comme une réflexion pour plus de restructuration et de réorganisation du secteur de la presse dans le pays. Il partage son opinion sur l’assainissement du monde des médias.
« Mon opinion peut paraître iconoclaste mais je voudrais demander, est-ce qu’il est correct ou normal que nous ayons autant d’organes de presse pour un marché aussi restreint ? », s’interroge le ministre qui répond : « il n’est pas normal que nous ayons autant de parutions pour un lectorat aussi faible ; de continuer par créer des radios alors que nos ondes sont saturées. Quel que soit le montant auquel l’État portera son aide, tant que nous n’arrêterons pas de créer à tort et à travers des organes de presse, nous ne serons jamais pertinents », analyse le ministre.
Pour le Professeur Akodah Ayéwoudan, la situation doit être bien étudiée par l’ensemble des acteurs pour prendre des décisions qui s’imposent. « La responsabilité du devenir de la presse dans notre pays est une responsabilité partagée », a-t-il souligné.
Le ministre de la Communication et des Médias rappelle par ailleurs, que l’État jouera sa partition et soutiendra les différentes sociétés de presse à travers d’autres facilités auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale et de l’Office togolais des recettes « parce que l’assainissement du secteur des médias et l’assainissement du secteur de la presse est une clé pour le développement de notre pays ».
Il renseigne également que le fonds de soutien de développement de la presse qui est prévu par le code de la presse et de la communication sera rendu effectif dans un délai relativement court.
Toutefois, souligne-t-il, les questionnements de l’heure ne doivent être en aucun cas occultés. « Il est tout aussi évident, en définitive, que des sociétés de presse viables et des journalistes aux conditions de vie et de travail améliorées ne pourront que contribuer à l’amélioration du développement de notre société », a déclaré le ministre qui émet le vœu que l’avènement de la convention collective sectorielle puisse être le début de l’amélioration de la condition de vie de tous les acteurs du secteur.
Il s’agit d’un point de départ qui exige de chacun d’entre nous une disponibilité et une contribution, beaucoup d’humilité face à l’adversité afin que nous continuions à coconstruire ce que sera la presse de notre pays demain », a-t-il conclu.
A noter que la « Convention collective des journalistes et professionnelles des médias du Togo » signé par les organisations des employeurs et celles des employés comprend entre autres, le montant du salaire établi en fonction d’une grille communément acceptée selon les échelons variables, le mode de recrutement du journaliste qui en plus des qualifications académiques et professionnelles est attesté par la délivrance de la carte de presse, les montants des primes de transport, les primes de rendement et le profil de carrières et les stages de formations professionnelles.
Atha ASSAN