Il vient en deuxième position derrière le cancer du sein au Togo : le cancer du col de l’utérus. Son traitement est très coûteux voire inexistant au Togo. Et le meilleur moyen de le prévenir est de se dépister tôt mais là aussi faudrait-il sensibiliser la population et disponibiliser les intrants dans les centres de santé à cet effet. C’est pour créer une synergie d’action dans la lutte contre cette maladie que l’Association togolaise pour le bien-être familial (ATBEF) a réuni le 07 juillet dernier une vingtaine de journalistes des médias publics et privés à un atelier de formation à Tsévié (environ 30 km Nord Lomé).
Cette rencontre, en effet, rentre dans la suite logique d’une étude situationnelle commandée par l’ATBEF sur la maladie au Togo avec l’appui du projet de mise à l’échelle des services de prévention et de prise en charge du cancer du col de l’utérus financé par Japanese Trust Fund (JTF) à travers l’IPPF. De façon générale, a révélé la recherche, un nombre important de femmes ignore l’existence de ce type de cancer alors que cela tue surtout lorsqu’il n’est pas détecté tôt (phase des lésions précancéreuses). A cela, s’ajoutent l’insuffisance du personnel soignant à partager l’information avec la population et l’absence d’équipements pour diagnostiquer et traiter la maladie à ses débuts.
Face à cette situation et les conséquences économiques, psychologiques et humaines que cela entraîne, il urge d’associer les professionnels des médias pour non seulement sensibiliser les populations à se faire dépister mais aussi et surtout d’ accompagner le plaidoyer de la société civile pour, entre autres, assurer l’équipement des centres de santé sur toute l’étendue du territoire afin de faciliter le dépistage et la prise en charge des lésions précancéreuses. Selon Mme Noëlie Kouévi-Koudam, directrice exécutive de l’ATBEF, « Beaucoup de femmes souffrent » de ce type de cancer « dans l’ombre et ne viennent à la lumière que tardivement ». De fait, elle trouve qu’il est primordial de mener ensemble « un plaidoyer pour que l’Etat puisse accorder un intérêt particulier à ce problème tout en accordant une subvention pour la prise en charge de ces lésions précancéreuses chez les femmes ».
Que faire pour prévenir le cancer du col de l’utérus ?
Vu que la prise en charge de la maladie est extrêmement couteuse et qu’elle est transmise par contact sexuel, il est conseillé d’éviter les comportements sexuels à risques en retardant les premiers rapports sexuels ou utiliser un préservatif lors de ces actes.
D’autre part, la vaccination est également un bon moyen pour se mettre à l’abri du cancer du col de l’utérus. Le vaccin contre le virus du papillome humain (VPH), selon Dr Kossi Ahadji, est destiné aux filles âgées de 9 à 13 ans voire plus qui n’ont pas commencé les pratiques sexuelles. Si cette option a prouvé son efficacité dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus, précise le cancérologue, elle n’est pas disponible actuellement dans aucune région du Togo d’où la nécessité de se dépister tôt pour une prise en charge des lésions précancéreuses si on en détecte.
Au Togo, entre 2014 et 2020, 296 cas de cancers du col de l’utérus ont été détectés au CHU Sylvanus Olympio. En mars 2021, sur 518 femmes dépistées à Kétao, Atchangbadè et Baga, 21 sont positives, soit 4,05%. En 2020, les estimations de l’observatoire mondial des cancers, présentent pour le Togo, 455 cas de cancer du col de l’utérus.
Atha ASSAN