L’Association togolaise pour le bien-être familial (ATBEF) a commandité une étude situationnelle du cancer du col au Togo avec l’appui du projet de mise à l’échelle des services de prévention et de prise en charge du cancer du col de l’utérus, financé par Japanese Trust Fund (JTF) à travers l’IPPF et le Projet « Hewlett Voices ». Les résultats de l’étude, présentés le 02 juin dernier, au cours d’une rencontre de validation à Lomé, révèlent l’absence d’un mécanisme efficace de prévention et de prise en charge de la maladie sur toute l’étendue du territoire.
D’après l’étude situationnelle réalisée par Dr Kossi Ahadji , directeur du centre régional Eagle Africa spécialisé en santé publique et la prévention des maladies non transmissibles, les femmes surtout celles qui résident en milieux ruraux ne sont pas encore suffisamment informées sur la présence du cancer du col de l’utérus, ses causes, ses symptômes et la possibilité de dépistage et de traitement précoce (les lésions précancéreuse).
Au niveau des formations sanitaires, constate l’étude, l’effectif du personnel soignant formé pour donner les informations sur cette maladie est insuffisant. A cela, s’ajoute le problème d’équipement en matériels pour pouvoir faire le diagnostic et le traitement de cancer du col de l’utérus surtout des lésions précancéreuses. « En matière du cancer du col de l’utérus, ce qui est important, c’est la prévention. C’est de détecter tôt les lésions et de les traiter, c’est aussi de faire vacciner les petites filles de 10 à 14 ans. On a constaté que le vaccin n’est pas disponible sur le terrain et ce n’est pas encore intégré au programme élargi de vaccination au Togo ; la population n’est pas au courant de la disponibilité d’un vaccin pour les petites filles », a affirmé Dr Kossi Ahadji.
Aussi, révèle l’étude, « la chimiothérapie est non systématique au Togo en raison des coûts très élevés, de rares cas de prise en charge sont réalisés dans certains hôpitaux et cliniques privées ». En outre, « certains cas du cancer du col aux stades avancés sont référés vers les pays voisins (généralement au Ghana) et en Europe ».
Face à ces constats et à l’insuffisance des ressources internes et externes pour remédier vite à la situation, l’étude recommande que les efforts soient plus focalisés sur les mesures préventives efficaces et moins coûteuses pour le gouvernement et les familles.
Ainsi, il est recommandé entre autres, la création d’une ligne budgétaire au niveau étatique pour les services de dépistage et de traitement des lésions précancéreuses ; la mise à disposition des ressources aux services techniques de l’Etat et organisations de la société civile pour l’organisation des campagnes de sensibilisation, et le renforcement du système d’information sanitaire sur le cancer du col de l’utérus à travers la mise en place et l’opérationnalisation d’un registre destiné au cancer du col de l’utérus.
Deuxième cancer gynécologique des plus mortels au Togo, le cancer du col de l’utérus, selon Mme Noélie Koevi-Koudam, Directrice Exécutive de l’ATBEF, a depuis 2017 retenu l’attention de l’Association à travers la mise en œuvre d’un projet spécifique lié au dépistage et à la prise en charge des lésions précancéreuses du col de l’utérus à Lomé et à Kara financé par le Gouvernement japonais à travers la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF).
Atha ASSAN