Structurée autour des principes de l’ « universalité », la « solidarité », la « mutualisation », le « tiers-payant » entre autres, l’Assurance maladie universelle (AMU) déroulée au Togo depuis janvier 2024 est un projet inclusif. Que prévoit l’initiative pour les personnes vulnérables ?
Le mécanisme a prévu un dispositif pour des citoyens et citoyennes qui n’ont aucune capacité de contribution. Ceux-ci, informe le directeur général de l’Institut national d’assurance maladie (INAM), Justin Tchilabalo PILANTE, relèvent d’un « régime d’assistance médicale ».
Le régime d’assistance médicale va prendre en charge toutes les personnes vulnérables en incapacité de payer des cotisations telles qu’elles sont fixées pour le régime de couverture obligatoire médicale pour ce qui concerne les travailleurs. « Alors dans cette catégorie , vous allez trouver tous ceux que le législateur a appelé les vulnérables de droit c’est-à-dire ceux qui relèvent des établissements pénitentiaires, les enfants qui sont dans des orphelinats, ceux qui sont dans des hôpitaux psychiatriques… Tous ceux-là, de façon systématique et de droit, relèvent de la couverture de ce régime d’assistance médical sans aucune formalité préalable, sans aucune condition préalable à remplir », a souligné le directeur général de l’INAM.
Toutefois, même si cette cible se trouve dans une situation qui ne lui permet pas de verser de cotisations telles que prévues, les concernés, pour question de transparence, doivent passer obligatoirement par un filtre qui permet de vérifier effectivement leur situation sociale et économique avant qu’on ne puisse les qualifier effectivement de vulnérables. « Donc il est prévu dans les dispositifs qui sont mis en place, un registre qu’on appelle le registre social des personnes et des ménages. C’est un registre qui va permettre de consolider à l’issu du processus de qualification, tous ceux-là qui auraient été effectivement identifiés comme vulnérables et pour ceux-là, la couverture d’assistance médicale va pouvoir être déployée à leurs bénéfices », a expliqué M. PILANTE.
Mais le législateur a prévu qu’en fonction de leurs situations, on pourra leur demander une contribution forfaitaire qui peut aller jusqu’à mille francs (1000 FCFA) de façon forfaitaire. Ceci après le passage au filtre.
En somme, le passage au filtre se revêt très important pour faire le choix entre la contribution de façon forfaitaire ou non et bénéficier des prestations de couverture maladie. « À part la contribution, il y a ce qu’on appelle le ticket modérateur c’est-à-dire quand vous allez pour bénéficier du soin, vous devez payer un ticket modérateur. Pour cette catégorie-là le ticket modérateur n’existe pas », précise l’INAM.
Les élèves également inclus dans le programme
Dans le cadre de la mise en œuvre progressive de l’Assurance Maladie Universelle (AMU) portée par le Chef de l’État, Faure Gnassingbé, le gouvernement togolais a pris la décision de renforcer la couverture sanitaire des élèves du préscolaire, primaire et secondaire des établissements publics en intégrant le programme « School Assur » dans le dispositif de l’AMU.
De fait, les élèves du public ont rejoint le programme à compter de la rentrée scolaire 2024-2025 et bénéficient depuis lors des services de l’Assurance maladie universelle gérée par l’Institut National d’Assurance Maladie (AMU-INAM). Ainsi, le programme « School Assur » devenu « School AMU » offre gratuitement à tous les élèves bénéficiaires des soins de santé adaptés avec des conditions de prise en charge souples et simplifiées.
Sont concernés, les élèves régulièrement inscrits dans les établissements publics que ce soit de l’enseignement général ou de l’enseignement technique. Donc du préscolaire jusqu’à la fin du secondaire, tous les élèves qui sont inscrits dans ces établissements sont éligibles naturellement à la couverture appelée « School AMU ».
Pour précision, l’accès à cette couverture se fait exclusivement via les formations sanitaires publiques. Les officines privées ne sont pas éligibles pour pouvoir assurer cette couverture des élèves. « C’est extrêmement important parce qu’il faut préciser que c’est un programme d’assistance médical puisque ni l’élève ni le parent ne paie un seul franc pour cette couverture. Donc elle est entièrement gratuite et elle est supportée entièrement par l’Etat », a souligné le directeur général de l’INAM.
Il s’agit, en effet, d’un programme assistanciel. De fait, il repose essentiellement sur l’appareil public donc les formations sanitaires publiques, les USP, les CMS, les CHP, les hôpitaux de district mais avec une possibilité lorsque c’est nécessaire, lorsque le besoin est déterminé sur le plan médical qu’on réfère l’enfant vers un CHR ou un CHU.
Atha ASSAN