Devant ses pairs du continent, de l’Europe et des partenaires de renoms ce 14 mai 2024 au siège de l’Unesco à Paris, le Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé a insisté sur l’importance pour les pays africains de migrer vers une cuisson propre. Il a énuméré à cet effet trois pistes fondamentales.
La toute première, selon Faure Gnassingbé, est la « cuisson au GPL (Gaz de Pétrole Liquéfiés) » qui pour lui est la plus efficace aussi bien en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre que de faciliter l’utilisation. « Il est prévu que cette méthode représente environ 70% de la diffusion de la cuisson propre dans les années à venir », a-t-il indiqué.
Ensuite, vient la « cuisson électrique qui est une option intéressante, la meilleure en matière d’émission de gaz à effet de serre ». Certes, souligne Faure Gnassingbé, « elle requiert une bonne qualité des réseaux électriques ; ce qui est un défi majeur pour nos pays ».
Enfin la cuisson par foyers améliorés qui, a souligné le Président de la République, utilisent toujours de la biomasse mais sont conçus pour être plus efficaces et moins polluants que les méthodes traditionnelles. « Cela reste pour moi une demi-mesure. C’est donc principalement par la cuisson au GPL que nous pouvons espérer atteindre nos objectifs », a-t-il précisé.
S’unir pour relever le défi
Actuellement, a relevé Faure Gnassingbé, l’Afrique importe presque tout son GPL faute de capacité de raffinage suffisante sur le continent. « Il faut progresser vers l’autonomie énergétique et réduire les vulnérabilités aux fluctuations du marché comme c’est observé à la suite du conflit en Ukraine. Pour cela, il est nécessaire de développement une production continentale de GPL et des infrastructures adéquates telles que les capacités de stockage », a-t-il proposé.
Toutefois, le Chef de l’Etat reste convaincu que l’Afrique va parler d’une seule voix sur cette question comme sur d’autres. La transition vers la cuisson propre, a-t-il soulignée, « est controversée car elle implique souvent de subventionner les énergies fossiles comme le GPL. Aussi l’investissement dans les combustibles fossiles devient-il de plus en plus difficile pour les institutions financières internationales et les investisseurs EEG ».
Face à ce dilemme, Faure Gnassingbé indique qu’ « il est important pour l’Afrique de faire valoir que des exceptions doivent être envisagées. Les fonds EEG et les institutions de financement du développement doivent ajuster leurs critères pour soutenir des solutions de transition comme le GPL qui bien que fossile offre une alternative nettement plus propre que la biomasse ».
Notons que cette rencontre sur la cuisson propre en Afrique, la toute première, est organisée par le groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Atha ASSAN