L’Observatoire Togolais des Médias (OTM) a présenté ce vendredi, au cours d’une conférence débat à Lomé, les résultats de son enquête sur » quelle place pour les femmes dans les médias au Togo « .
Cette enquête qui s’inscrit dans le cadre du projet promouvoir la liberté d’expression et des médias et protéger les défenseurs des droits de l’homme au Togo a permis d’avoir une idée sur le nombre de femmes dans les différents médias au Togo.
« Depuis le mois de janvier dernier, nous mettons en œuvre un projet financé par l’Union Européenne et qui porte sur la liberté d’expression et des médias et la protection des défenseurs des droits de l’homme. Dans le cadre de ce projet, plusieurs activités sont au programme dont des enquêtes, des études sur certaines thématiques parmi lesquels la représentativité des femmes dans le monde des médias. Cette étude a été confiée à une consultante, une universitaire, Dr Yao-Baglo Namoin .Nous avons voulu cette conférence débat pour faire la restitution de ce qui a été fait. On a aujourd’hui une idée plus ou moins exacte de combien de femmes nous avons dans les différents types de médias que ce soit la presse écrite, la télé , la radio ou la presse en ligne et également dans les organisations de presse », a indiqué Fabrice Petchezi, président de l’OTM.
En effet, l’étude révèle que les femmes sont sous représentées dans les médias et les institutions médiatique au Togo. « Quand on prend les organes de presse que ça soit publics ou privés, le nombre de femmes qui y travaillent, pas forcément qui sont journalistes mais qui participent à la production de l’information jusqu’à la diffusion sont minoritaires. Elles représentent à peu près 24 % pour les médias publics et 26% dans les médias privés « , a expliqué, Dr Yao-Baglo Namoin, consultante.
Elle a souligné que la question de la sous représentativité n’est pas propre au monde des médias. Cependant, affirme t-elle, les médias sont censés être le miroir de nos sociétés.
Les facteurs qui justifient cette situation selon Dr Yao-Baglo Namoin sont multiples. « C’est à la fois la force masculinisation du métier de journalisme et puis les risques perçus. Le journalisme est perçu aussi comme un métier risqué, pas simplement par rapport aux entraves qui sont liées à l’éthique et à la déontologie mais c’est perçu comme un métier masculin parce que si on prend la télévision, il faut porter une caméra, quand on prend la radio ,il faut être présent sur les lieux de reportage par exemple et revenir tard, donc des fois, il y a une forme incompatibilité entre le métier et ses exigences et le rôle que la femme joue parce que la femme, elle n’est pas que professionnelle , elle est aussi mère, elle est aussi épouse donc elle joue plusieurs rôles, alors que l’homme peut jouer que le rôle professionnelle. Il y a également des imaginaires, comment est-ce qu’on voit la femme dans le domaine professionnel, est-ce qu’on la voit comme étant de mœurs légère, si on prend la télévision par exemple, est-ce qu’on se dit que c’est une femme facile c’est pour ça qu’elle a choisi la télé. C’est tout cela qui peut expliquer qu’elles soient sous représentées », a précisé Dr Yao-Baglo Namoin.
Il ressort également de l’étude que, en ce qui concerne la représentation de l’image de la femme dans les productions, les médias montrent les femmes dans les rôles de ménagères, revendeuses.
Pour remédier à cette situation, la consultante indique qu’il faut que toute la société mette la volonté. « Ce n’est pas une question de femme , ce n’est pas une question d’homme , c’est une question de société. Notre société doit avoir la volonté pour pouvoir résoudre ce problème », a t-elle souligné.
Rachel Doubidji