Un espoir se profile à l’horizon pour les pays africains en matière de lutte contre le paludisme qui est la première cause de mortalité et de morbidité sur le continent. Le vaccin R21, mis au point par des chercheurs burkinabè en partenariat avec l’université d’Oxford, a été approuvé lundi 24 juillet 2023 par l’Agence nationale de régulation pharmaceutique (ANRP).
Même si le vaccin n’a pas encore été validé par l’Organisation mondiale de la santé pour son utilisation à grande échelle, certaines autorités africaines n’hésitent pas à homologuer le R21 pour sa sécurité et son efficacité. C’est l’exemple du Nigéria et du Ghana qui ont déjà précédé le Burkina-Faso dans cette démarche.
En effet, au Burkina-Faso, le vaccin pourra être administré aux enfants de 0 à 5 ans, particulièrement vulnérables. Il s’agit, informe-t-on, d’un résultat de quatre années de recherches menées par les équipes d’une unité clinique au pays des Hommes intègres. Les essais cliniques indiquent une efficacité à 75% après un an chez les enfants. Elle dépasse ainsi l’autre vaccin antipaludique, le RTS,S qui assure une protection de 30 à 40 %. « Arriver à mettre au point un vaccin qui protège à 75%, comme le R21, c’est vraiment un accomplissement majeur », a commenté le professeur Halidou Tinto qui a conduit les recherches au Burkina-Faso. « Ça va nous permettre d’accélérer l’agenda de l’élimination du paludisme, qui est l’objectif ultime de l’OMS à l’horizon 2030. », a-t-il ajouté.
Cette nouvelle piqûre réduirait, en effet, les cas cliniques de paludisme de 77 %. C’est ce qui a d’ailleurs motivé la Food and Drugs Authority du Ghana (FDA Ghana) à approuver son utilisation chez les enfants âgés de 5 à 36 mois, qui sont les plus exposés au risque de décès par paludisme.
D’après le rapport mondial sur le paludisme 2021, la région africaine de l’OMS figure parmi les plus durement touchées par la maladie. Un enfant meurt du paludisme chaque minute, et dans presque tous les cas, cet enfant se trouve en Afrique.
Au Togo, Chaque année, environ 2,4 millions de personnes sont touchées par le paludisme et on enregistre environ 1.200 décès par an en moyenne, avait indiqué le Dr Tinah Atcha-Oubou, Coordinateur du Programme national de lutte contre le paludisme.
Atha ASSAN