Le Président tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno s’est rendu dans la capitale nigérienne ce 30 juillet au lendemain du coup d’Etat qui a renversé Mohamed Bazoum. Point sur son séjour à Niamey.
Selon nos confrères de Airinfoagadez, le président Tchadien a d’abord longuement échangé avec le général Salifou Modi, membre du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), avant de se rendre à la Présidence de la République pour rencontrer le général Abdourahamane Tchani, patron du CNSP.
Après cette étape, le médiateur Mahamat Idriss Déby a rencontré et échangé avec le président déchu Mohamed Bazoum. Plus tard à 19 heures, il a rencontré l’ancien chef d’Etat du Niger, Issoufou Mahamadou.
Pour l’heure, aucune information n’est sortie de ce séjour du Président tchadien en terre nigérien.
Mahamat Idriss Deby était accompagné de son directeur de cabinet civil Idriss Youssouf et du ministre de la communication et porte-parole du gouvernement tchadien, Aziz Mahamat Saleh.
Pression de la Cedeao
Réunis en sommet extraordinaire ce 30 juillet 2023 à Abuja, les chefs d’Etat de la Cedeao ont rappelé le principe de la tolérance Zéro pour les changements anticonstitutionnels de gouvernement, tel qu’inscrit dans les Protocoles de la Cedeao et de l’Union Africaine et d’autres instruments.
A cet effet, l’Institution décide ce qui suit :
- Affirme que Mohamed Bazoum demeure le Chef d’Etat légitime élu de la République du Niger, reconnu par la CEDEAO, l’Union Africaine et la communauté internationale. A cet égard, seuls les actes officiels du Président déchu ou de ses cadres dûment mandatés, seront reconnus par la CEDEAO.
- Condamne avec la plus grande fermeté la tentative de renversement de l’ordre constitutionnel au Niger et la détention illégale de Son Excellence le Président Mohamed Bazoum, Président de Chef d’Etat du Niger, ainsi que de membres de sa famille et de son gouvernement ;
- Exige la libération immédiate de Son Excellence Mohamed Bazoum et son rétablissement dans ses fonctions de Président de la République, Chef de l’Etat, ainsi que la restauration de l’ordre constitutionnel en République du Niger ;
- Rejette toute forme de prétendue démission qui serait attribuée à S.E le Président Mohamed Bazoum ;
- Considère la détention illégale du Président Mohamed Bazoum comme une prise d’otage et tient les auteurs de la tentative de coup d’état pour responsables de la sécurité et de l’intégrité physique de Son Excellence le Président, ainsi que des membres de sa famille et de son gouvernement ;
- Prendre toutes les mesures nécessaires, au cas où les exigences de la Conférence ne seraient pas satisfaites dans un délai d’une semaine, pour assurer le rétablissement de l’ordre constitutionnel en République du Niger, de. Lesdites mesures peuvent inclure l’usage de la force. A cet effet, les Chefs d’Etat-major de la Défense de la CEDEAO devront se réunir immédiatement ;
- Exige des comptes aux responsables de la violence et de la terreur, ayant commis des actes qui ont entrainé des pertes en vies humaines et la destruction de biens de citoyens et résidents innocents ;
- Condamne les déclarations de soutien de gouvernements étrangers et d’organismes militaires étrangers privés ;
- Exprime ses remerciements aux divers gouvernements et partenaires pour leur prise de position et leur solidarité avec la CEDEAO ;
- Nomme un représentant spécial du Président de la Conférence, qui sera immédiatement dépêché au Niger, porteur d’un message contenant les exigences de la Conférence ;
- En attendant, les mesures ci-après seront appliquées, avec effet immédiat :
- Fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Niger ;
- Etablissement d’une zone d’exclusion de la CEDEAO pour tous les vols commerciaux à destination ou en provenance du Niger ;
- Suspension de toutes les transactions commerciales et financières entre les Etats membres de la CEDEAO et le Niger ;
- Gel de toutes les transactions de service, y compris les services publics ;
- Gel des avoirs de la République du Niger dans les banques centrales de la CEDEAO ;
- Gel des avoirs de l’Etat du Niger, ainsi que des entreprises publiques et parapubliques logés dans les banques commerciales ;
- Suspension du Niger de toutes formes d’assistance financière et de transactions avec toutes les institutions financières, notamment la BIDC et la BOAD ;
- Interdiction de voyage et gel des avoirs des officiers militaires impliqués dans la tentative de coup d’Etat. Cette mesure s’applique également aux membres de leurs familles et aux civils acceptant de figurer dans toute institution ou tout gouvernement à mettre en place par ces officiers militaires.
- Lancement d’un appel en direction de l’UEMOA et de tous les autres organismes régionaux pour la mise en application de la présente décision.
Atha ASSAN