A Matéri et Tanguiéta au nord-ouest du Bénin, plusieurs commerçants et transporteurs subissent le dictat de la menace terroriste. Certains sont arrivés à trouver d’issues mais la majorité a vu ses activités anéanties, depuis l’instauration d’un cordon de sécurité près de la frontière avec le Burkina Faso.
Commerçants endettés, familles déboussolées, enfants déscolarisés. Entre tristesse et lamentations, les populations de Matéri et Tanguiéta, deux communes situées dans le département de l’Atacora au nord-ouest du Bénin, subissent depuis fin 2021, les affres de la menace terroriste. Après les premières incursions meurtrières en décembre 2021, le Bénin a décidé d’instaurer un cordon de sécurité près de la frontière avec le Burkina Faso, son voisin.
Si cette situation vise à assurer la sécurité des populations et l’intégrité du territoire béninois, elle n’est pas sans conséquences sur les populations et certaines activités, notamment le commerce et le transport. Selon le site béninois Banouto dans un reportage publié dans le cadre d’un dossier spécial sur la menace terroriste en Afrique de l’Ouest, conduit par un consortium de médias dont Togo Top News, avec le cordon de sécurité, il est difficile aux commerçants et transporteurs de rallier le Burkina Faso, rapporte. De même, il est quasi impossible aux commerçants burkinabè de se rendre soit à Matéri ou à Tanguiéta pour faire des achats.
Conséquence, plusieurs Béninois et Béninoises de cette zone du septentrion ont vu leurs fonds de commerce s’envoler et leurs activités désormais à terre. Des familles exclusivement nourries de ces activités ne savent plus à quel Saint se vouer. La situation sécuritaire et ses corollaires n’affectent pas que les populations. La courbe des recettes communales, relève le média béninois, est décroissante, selon des responsables des deux communes. « Avec cette situation de terrorisme, le flux économique entre le Burkina Faso et nous a substantiellement baissé », a souligné Zakari Boukary, maire de Tanguiéta.
Les produits sur lesquels la Taxe de développement local (TDL) est appliquée sont là, mais assure le maire, ils ne « sortent pas comme avant ». A Matéri également, les nombreux départs d’habitants et l’absence d’échanges économiques avec le Burkina Faso ont été ressentis dans les recettes de la commune. « Nous avons perdu près de 30% des recettes fiscales depuis que cette affaire a commencé », a révélé le maire Robert Kassa. Sur le terrain, les Forces de défense et de sécurité (FDS) sont à pied d’œuvre pour un retour à la normal afin que les populations reprennent leurs activités et retrouvent le sourire.
Lire l’intégralité de l’article sur Banouto, média béninois d’Investigation et de grands reportages.