Les présidents des réseaux de presse en ligne plaident pour une meilleure protection des acteurs des médias et pour la consolidation de programmes de promotion de la Liberté d’expression par les agences des Nations unies.
Jacqueville, Côte d’Ivoire, 28 avril 2023 : Les Présidents des réseaux de presse en ligne des pays francophones d’Afrique de l’Ouest se sont réunies pour la première fois du 27 au 28 avril dans la ville ivoirienne de Jacqueville, à la faveur de la campagne de célébration des 75 ans de la déclaration universelle des droits l’Homme, initiée par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH). En provenance du Bénin, du Burkina, du Mali, de la République de Guinée, du Sénégal et du Togo les participants ont procédé en fin de travaux à la remise de la déclaration de Jacqueville aux Représentants du HCDH-BRAO, M. Robert Kotchani ; de l’ONU Femmes en Côte d’Ivoire, Mme Antonia Ngabala-Sodonon ; et du Bureau de l’UNESCO M. Oumar Diop.
Cette rencontre qui a été marquée par une forte mobilisation des acteurs de la presse en ligne a permis à près de 40 journalistes (18 hommes et 17 femmes), leaders de plateformes d’informations en ligne de faire un état des lieux de la situation de la liberté d’expression en Afrique de l’Ouest et de la place des femmes dans les médias. Elle a également permis de porter sur les fonts baptismaux la Fédération des Professionnels de la Presse et Éditeurs en Ligne de l’Afrique de l’Ouest (FAPPELAO) dont M. Cyriaque Paré du Burkina Faso a été désigné consensuellement comme le premier Président.
À l’issue des travaux, les participants ont prononcé la déclaration de Jacqueville du 28 Avril 2023, désormais pierre angulaire dans le processus d’élaboration d’un programme de promotion des droits humains, des droits des femmes et de promotion de la liberté d’expression en Afrique de l’Ouest, avec une attention particulière mise sur le professionnalisme, l’éthique, la déontologie et la lutte contre les discours de haine. Pour la lecture de la déclaration, Lassina Sermé, président du REPPRELCI a été mandaté par ses homologues et président-es, à savoir Léonce Gamaï Davodoun du Bénin, Cyriaque Paré du Burkina Fasso, Modibo Fofana du Mali, Fatoumata Bangoura de la République de Guinée, Ibrahima Lissa Faye du Sénégal et Hélène Doubidji du Togo. Le président du REPPRELCI a déclaré «nous, journalistes et acteurs des médias en ligne des pays de l’Afrique de l’Ouest venus du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Mali, du Sénégal et du Togo, et réunis à Jacqueville en République de Côte d’Ivoire pour la rencontre régionale des médias sous le thème « Journalisme et droits humains », réaffirmons notre engagement en faveur de la liberté d’expression, de la défense de la liberté de la presse et de la promotion des droits humains dans la région ».
Les acteurs des médias dans cette première déclaration historique et conjointe en faveur de la promotion des Droits Humains se sont engagés à œuvrer pour : « étendre la Fédération des Professionnels de la Presse et Éditeurs en Ligne de l’Afrique de l’Ouest (FAPPELAO) à l’échelle de la CEDEAO avec l’intégration des pays anglophones et surtout à mettre en place une charte pour une meilleure représentation des femmes dans les contenus et institutions médiatiques en Afrique de l’ouest. » Ils ont également lancé un appel à l’appui adressé aux gouvernements de la région et aux agences de l’ONU :« Nous appelons nos gouvernements et les organisations internationales de l’Afrique de l’Ouest, notamment le Haut-Commissariat des Nations Unis aux droits de l’homme, ONU Femmes et l’UNESCO, à soutenir la mise en œuvre de cette déclaration. »
Le document a été remis symboliquement à M. Robert Kotchani, Représentant Régional du HCDH, Mme Antonia Ngabala-Sodonon, représentante de l’ONU Femmes en Côte d’Ivoire et M. Oumar Diop, Directeur du bureau de l’UNESCO en Côte d’Ivoire. Saluant la collaboration réussie entre agences des Nations Unies pour la réalisation de cette rencontre, et le travail remarquable des acteurs de la presse, M. Kotchani a affirmé : « Il est important pour les journalistes d’avoir des formations spécialisées sur les mécanismes internationaux de protection des droits de l’Homme, dispensées par le HCDH ainsi que des sessions visant à renforcer leur protection en instaurant un dialogue avec les institutions étatiques, les agences des Nations Unies, à savoir l’UNESCO et Onu femmes ; mais aussi d’élargir le réseau des Journalistes en Droits de l’Homme aux autres pays de la région afin que le maximum d’acteurs de la presse puissent être impliqués ».
En effet, cette activité découle de la mise en œuvre en Afrique de l’Ouest du Projet Global Drive qui est un large cadre de coopération entre le HCDH et l’UNESCO, conclu par les deux entités onusiennes en novembre 2019, sous la forme d’un protocole d’accord décrivant une coopération renforcée pour promouvoir la sécurité des journalistes. Ce protocole s’inscrit dans un large spectre de protection de la liberté des médias et des droits des journalistes, notamment en coordonnant la mise en œuvre du Plan d’action de l’ONU sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité, qui a été élaboré en 2012.
C’est ainsi que dans le cadre de la mise en œuvre du projet par le HCDH-BRAO, s’est tenu du 28 au 30 octobre 2021, au Sénégal, un premier atelier pour lancer à Saly, un collectif de journalistes promouvant les droits de l’Homme. Cette rencontre a été suivie en 2022 dans le contexte du 10e anniversaire du plan d’action des Nations unies pour la sécurité des journalistes (UNPA), des travaux de Grand Bassam du 27 et 28 septembre 2022, en Côte d’Ivoire. Les travaux de Saly et de Grand Bassam avaient permis de faire ressortir la nécessité de la mise à l’échelle régionale du Collectif des Journalistes en Droits de l’Homme devant bénéficier de formations spécialisées sur les mécanismes internationaux de protection des droits de l’Homme, avec un accent particulier sur les femmes journalistes.