Toujours marquée par la pandémie du coronavirus, l’année 2021, contrairement à 2020, a été un peu plus mouvementée au plan national. Des rencontres internationales aux faits divers, en passant par de grandes réalisations et la reprise partielle des activités culturelles, retour sur les temps forts de l’année qui s’achève en 15 points.
- Campagne de vaccination Covid 19
La campagne de vaccination contre la COVID-19 au Togo a été lancée par le gouvernement le 10 mars 2021 à travers l’administration des premières doses du vaccin AstraZeneca et est toujours en cours. Dans la suite logique, l’administration des deuxièmes doses a été lancée le 17 mai 2021. Conformément à la stratégie vaccinale, le gouvernement a lancé la délivrance d’un passeport vaccinal anti COVID-19 au bénéfice des populations ayant reçu les deux doses ou la dose unique au cas échéant. Ces mesures avaient suscité un tollé général, nourri par la désinformation mais avec les actions de sensibilisation, de plus en plus de togolais reçoivent les vaccins. Par ailleurs, une dose de rappel des vaccins anti-Covid-19 est introduite depuis le 27 décembre dernier. Il s’agit spécifiquement d’une 3ème dose pour les vaccins à 2 doses et de la 2ème pour ceux autrefois conçus à dose unique. Elle devra leur permettre de se protéger contre les nouveaux variants de la Covid-19.
- Inauguration de la première plateforme industrielle au Togo
La toute première plateforme industrielle, PIA a été inaugurée le 06 juin, lors d’une cérémonie gigantesque présidée par le Chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé à Adéticopé. Le site abrite une zone industrielle, un parc pouvant accueillir 12 500 conteneurs EVP (Equivalent Vingt Pieds) ; une aire de dépotage et empotage de 1,75 hectares ; 64 prises de branchement pour réceptionner les conteneurs frigorifiques et des équipements de manutention de dernière génération. Si 35 000 emplois directs doivent être créés au cours des 04 prochaines années, la PIA voit plus grand, et envisage de porter le nombre d’emplois total à plusieurs millions d’ici 2030. Pour le Togo, il s’agit d’un “tournant décisif pour l’industrialisation du pays”, avait déclaré la cheffe du Gouvernement, Victoire Tomégah-Dogbé.
- 1ere Visite d’un Chef d’Etat turc à Lomé
Un Président turc a foulé ses pieds sur le sol togolais. Recep Tayyip Erdogan était à Lomé le 19 octobre 2021. Reçu par son homologue togolais, Faure Gnassingbé, les deux chefs d’Etats ont échangé autour des questions d’ordre diplomatique, économique et sécuritaire. La rencontre a été immortalisée par la signature de deux accords. Par ailleurs, en marge de cette rencontre bilatérale avec le Président turc, le Chef d’Etat togolais a également reçu la visite de ses homologues du Burkina-Faso et du Libéria, Roch Marc et George Weah pour une séance de travail quadrilatérale de haut niveau.
- Le Togo victime d’une première attaque terroriste
Dans la nuit du 9 au 10 novembre, une attaque terroriste contre le poste avancé des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) du Togo à Sanloaga (zone frontalière avec le Burkina-Faso) dans la préfecture de Kpendjal a été repoussée par les éléments déployés sur place. « Nous avons vu des traces de sang dans le repli de ces bandits », avait affirmé le ministre de la sécurité, Yark Damehane. Au lendemain de l’attaque, le Chef de l’Etat s’est déplacé pour encourager les vaillants soldats.
- 7 militaires togolais tués au Mali
Sept Casques bleus togolais de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) ont été tués le 8 décembre dernier dans l’explosion d’un engin. Leur convoi logistique avait sauté sur un engin explosif improvisé posé par des djihadistes. Trois de leurs collègues ont été grièvement blessés. Au cours d’un hommage national présidé par le Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, les sept militaires ont été élevés à titre posthume au rang de Chevaliers de l’Ordre du Mono.
- Grève et sanction de plus de 1000 directeurs d’école
L’une des affaires qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive cette année est la sanction infligée à plus de 1000 directeurs d’école primaires et préscolaires publiques. Le ministre des enseignements primaire, secondaire et technique, Dodzi Kokoroko les a démis de leurs fonctions pour n’avoir pas communiqué le nom des enseignants grévistes. C’était suite à une grève lancée par la Fédération des syndicats de l’éducation nationale (FESEN). Par ailleurs, parmi eux, certains sont réhabilités par la suite. Ces derniers, selon le Professeur Kokoroko, ont apporté les preuves de leurs non-participations aux débrayages de la FESEN.
- Lomé a accueilli Les rencontres Africa
Lomé, la capitale togolaise a accueilli en fin novembre ‘’Les Rencontres Africa’’, une convention d’affaires entre dirigeants d’entreprises françaises et africaines, créée en 2016. En présence des investisseurs, le premier ministre togolais, Mme Victoire Tomégah-Dogbé a partagé les atouts du pays et les a invités à préférer le Togo. D’éminentes personnalités ont pris part à cette rencontre de trois jours qui a mobilisé plus d’une centaine de décideurs Français au Togo, mais également entre 700 et 1000 décideurs présents virtuellement.
8• Le 4è sommet mondial des filles tenue à Lomé
Lomé a abrité les 21 et 22 octobre le sommet mondial des jeunes filles. Cet évènement, premier du genre sur le continent africain, placé sous le haut patronage du Président de la République, a été, selon les organisateurs une véritable réussite. La cérémonie de clôture a été présidée par la Présidente de l’Assemblée nationale, Yawa Djigbodi Tsègan, en présence de la première Dame du Burkina Faso, Sika Kaboré, des membres du gouvernement et des organisations de la société civile. Le 4è sommet mondial des filles a tenu toutes ses promesses avec la mobilisation de plus de 5000 participants de plus de 50 pays en présentiel et en ligne. L’événement balise la voie à la création d’un espace multiculturel et intergénérationnel pour les filles du monde entier, afin de leur permettre d’interagir et de décider des changements profonds qu’elles souhaitent dans leurs environnements.
- L’influenceur Aristo Le Blédard, gardé à vue
En séjour à Lomé, Aristo le Blédard, influenceur et vidéaste togolais vivant en France a été convoqué à la Direction de la Police nationale. Après s’être présenté le 2 juin à la Police, il a été gardé à vue. Il lui est reproché d’avoir diffamé dame Gretah Wakaltsi. Le blogueur togolais le plus suivi sur Facebook est accusé d’insultes publiques et de diffamation contre elle. Un accord a été trouvé finalement entre les deux et il a été exigé à Aristo de payer 2 millions de Fcfa, l’équivalent de 3000 euros à Gretah Waklatsi pour récupérer son passeport.
- Affaire Gogoligo et papson vs Adebayor
Papson Moutité et Gogoligo, respectivement artiste de la chanson et humoriste, ont été placés, en juillet, sous mandat de dépôt par le procureur de la République dans une affaire les opposant à Emmanuel Adebayor Sheyi, l’ex capitaine des Eperviers du Togo. Ils ont été inculpés pour diffamation aggravée, violation de l’intimité et associations de malfaiteurs dans une affaire de compteur truqué. La star a finalement plaidé pour leur libération.
- Arrestation d’hommes politiques
L’opposant et ancien ministre, Djimon Oré a été condamné à deux ans de prison ferme. Arrêté le 29 avril à son domicile, le président du Front des patriotes pour la démocratie, a été reconnu « coupable pour outrages aux représentants de l’autorité publique et diffusion de fausses nouvelles » et condamné à deux ans de prison ferme. En effet, faisant le bilan des 61 années d’indépendance du Togo, le 27 avril dernier sur un média, l’ancien ministre de la communication avait traité le pouvoir togolais de « régime barbare », d’« oligarchie militaro- clanique ». Il a également ajouté, entre autres, que « le Togo est un camp de concentration nazis ». Ces propos jugés diffamatoires ont conduit à son interpellation.
Par ailleurs, il n’est pas le seul homme politique arrêté et déposé à la prison cette année. L’opposant Jean-Paul Oumolou, un proche de Agbéyomé Kodjo, candidat malheureux à la dernière élection présidentielle, a été arrêté à Lomé alors qu’il était en séjour le 03 novembre dernier. Après plus jours d’audition à la gendarmerie, il a été présenté au juge d’instruction qui lui a décerné un mandat de dépôt le 12 novembre. « Incitation à la révolte contre l’autorité de l’État », « outrage envers les représentants de l’autorité publique », « diffusion de fausses nouvelles » et « apologie des crimes » sont les quatre chefs d’accusation auxquels Jean-Paul Oumolou va devoir répondre.
- Arrestation de deux journalistes
Ferdinand Ayité et Joël Egah, respectivement directeurs de publication du bihebdomadaire L’Alternative et de l’hebdomadaire Fraternité ont été arrêtés le 10 décembre suite à des propos tenus dans une émission diffusée sur Youtube. Ils ont été mis en examen pour « outrage à l’autorité » et « propagation de propos mensongers sur les réseaux sociaux », a-t-on appris auprès de leur avocat. Les deux journalistes ont été transférés vendredi, 24 décembre, à la prison de Lomé. ‘‘J’ai introduit deux demandes de libération provisoire, qui ont été rejetées », a indiqué leur avocat Me Elom Kpadé. Ils sont libérés provisoirement ce 31 décembre et placés sous contrôle judiciaire.
- Reprise de Miss Togo après une pause, due à la Covid 19
Après une pause en 2020 à cause de la pandémie liée au coronavirus, Miss Togo a repris cette année. C’est Jacqueline Adjo Tossou, étudiante en 1ere année de droit privé, âgée de 22 ans et fait 1,75 pour 55 kg, qui a été élue cette année la 26e miss de l’histoire du Togo. Les cérémonies se sont déroulées en présence de la ministre des sports et des loisirs, Dr Lidi Bessi-Kama et Simfeitcheou Pre, ministre conseiller du Président togolais. Elle succède à Aïda Yombo qui tient la couronne depuis août 2019. Pour la première fois, la miss élue n’a fait ni de tresse ni de tissage sur sa tête. On peut tenter de dire qu’elle est restée naturelle.
- Abdoulaye Yaya a dit haut les dérives de certains magistrats
Face à des professionnels de médias le 26 août 2021, Abdoulaye Yaya, président de la Cour suprême, a dépeint des dysfonctionnements qui, selon lui, « annihilent tout effort » de modernisation de la justice dont les rapports avec les justiciables se caractérisent par l’effroi, le doute et le discrédit. D’après le constat dressé, la lenteur excessive, l’accroissement des contentieux, le dilatoire des parties, l’indélicatesse de certains magistrats et consorts, la mauvaise gestion des dossiers, le fait de vider des dossiers en catimini, la pratique consistant à rançonner les justiciables qui recherchent la grosse des décisions rendues, sont les principaux vices que traîne la justice togolaise. Le phénomène, selon le président de la Cour suprême, est plus vigoureux dans les dossiers fonciers.
- Me Agboyibo finalement enterré
Plus d’un an après son décès à Paris, la dépouille de Me Apolinaire Yaovi Agboyibor, avocat de métier, ancien Premier ministre du Togo, est arrivée dans son pays d’origine. Les cérémonies d’hommage du fondateur du Comité d’action pour le renouveau (CAR) et initiateur de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), ont commencé le jeudi 09 décembre au barreau de Lomé en présence de plusieurs avocats venus de divers horizons. Il a été inhumé le samedi 11 décembre dans son village natal, Kouvé, préfecture de Yoto.
Cette liste est loin d’être exhaustive. Selon vous quel autre évènement majeur a marqué l’année en 2021 au Togo ?
Atha ASSAN