Le Président du Conseil, Faure Gnassingbé, à l’occasion du 80ᵉ anniversaire de la signature de la Charte des Nations Unies, a prononcé un discours mémorable. Il a appelé à un multilatéralisme réinventé.
Faure Gnassingbé a d’abord salué un texte fondateur qui a façonné l’ordre international contemporain. « Dans un monde marqué par la Guerre et le chaos, la Charte portait une promesse audacieuse ; celle de l’ordre mondiale fondée sur la paix, la justice, l’égalité souveraine et la coopération entre les peuples. Un ordre dans lequel tous les Etats grands ou petits disposeraient d’une voix égale. Pour l’Afrique, cette promesse a ouvert la voix des indépendances, le dialogue entre les nations, de la reconnaissance pleine et entière de notre place dans la communauté internationale. Grâce à la Charte, des avancées majeures ont vu le jour, en matière des droits humains, de lutte contre la pauvreté, de maintien de la paix… », a-t-il reconnu.
Malgré ces avancées, nombreux sont les défis de l’heure qui entravent la bonne mise en œuvre de la Charte. « Pourtant, 80 ans plus tard, un paradoxe s’impose. Les principes de la Charte sont plus que jamais nécessaires et pourtant plus que jamais mis à l’épreuve par des conflits prolongés, par l’urgence climatique, par des inégalités croissantes, par une crise de confiance dans le multilatéralisme », a relevé le Président du Conseil.
La Charte, selon Faure Gnassingbé, demeure une référence universelle mais il urge aujourd’hui de l’interner dans des institutions plus représentatives, plus réactives, plus justes. « Le Togo reste fermement attaché à une ONU fondée sur le dialogue, la coopération et la souveraineté partagée. Mais nous appelons à un multilatéralisme réinventé, un multilatéralisme qui protège les plus faibles autant qu’il régule les plus puissants, un multilatéralisme qui ne se contente pas de gérer les désordres mais qui prévient, qui répare, qui transforme », a-t-il proposé.
Face au péril commun, le numéro 1 togolais affirme qu’il est l’heure de redonner à la Charte sa force contraignante, sa portée politique et sa capacité d’action. « Préserver son esprit ne suffit plus, il faut la renforcer, il faut restaurer la crédibilité, agir ensemble pour un avenir commun, solidaire et pacifique. Le Togo croit fermement à cette refondation non pas par la nostalgie mais par la lucidité et par nécessité. A l’heure des incertitudes, la Charte doit redevenir notre boussole collective parce que la coopération entre les Nations reste notre meilleur espoir », a-t-il conclu.
Convention internationale, la Charte des Nations Unies codifie les grands principes des relations internationales, depuis l’égalité souveraine des États jusqu’à l’interdiction d’employer la force dans ces relations. Elle a été signée à San Francisco le 26 juin 1945, à la fin de la Conférence des Nations Unies pour l’Organisation internationale, et est entrée en vigueur le 24 octobre 1945.
Pour rappel, le Togo est membre de l’ONU le 20 septembre 1960 après la déclaration d’acceptation de la Charte des Nations unies, le 21 mai 1960. Le gouvernement togolais a réaffirmé le 25 avril 2019 son attachement aux buts et aux principes clairement énoncés dans la Charte des Nations Unies auxquels le pays a souscrit.
Atha ASSAN