Un journaliste qui se retrouverait en situation de misère ou de pauvreté, peut exercer librement sa fonction de journaliste et rester dans les limites de ses obligations professionnelles ? C’est la question posée par un participant aux conférenciers ce 13 décembre au cours d’un webinaire organisé par l’Observatoire Togolais des Médias (OTM) en partenariat avec l’Institut des Sciences de l’Information, de la Communication et des Arts (ISICA) autour du thème : « Liberté d’expression et obligations professionnelles du journaliste ».
Répondant à la question, Germaine Kouméalo Anaté, Professeure titulaire en Sciences de l’Information et de la Communication, enseignante-chercheur des universités, a indiqué que l’état de pauvreté ne peut pas justifier en aucun des dérives dans le métier de journaliste. « Ce n’est pas un crime d’avoir faim. Et ce n’est pas un crime de chercher à s’en sortir. Mais ça devient incohérent de continuer à faire du journalisme si vous ne pouvez pas en vivre », a-t-elle commenté.
Par ailleurs, l’ancien ministre de la communication fait savoir qu’un journaliste qui pose un acte malsain croyant le justifier par la précarité va tomber sous le coup de la loi. « Aucune situation ne peut expliquer, justifier certaines dérives médiatiques », a souligné l’experte en communication.
La précarité dans le secteur, a-t-elle expliqué, est liée, en partie, à une pratique de certaines formes de journalismes. « Beaucoup de personnes veulent être patrons et refusent de travailler ensemble. La solution peut être de fusionner pour s’en sortir », a-t-elle recommandé.
Toutefois, les panélistes reconnaissent qu’il y a une difficulté sérieuse pour un journaliste qui se retrouverait dans une situation de misère de pouvoir exercer librement sa fonction de journaliste. « Si vous n’avez pas les moyens, si vous n’êtes pas assis financièrement, vous vous exposez à vous vendre vous-même au plus offrant et donc à partir de là, vous vous exposez à ne pas être indépendant, à ne pas exercer votre métier de la manière la plus professionnelle possible. », a commenté, pour sa part, une panéliste.
Atha ASSAN