L’affaire « Hounvi » a connu un rebondissement ce week-end. Les autorités togolaises ont finalement réagi à travers un communiqué lu à la télévision nationale (TVT).
D’après le communiqué signé du procureur de la République, Talaka Mawama, Steve Amoussou alias « Frère Hounvi », a été embarqué de force, dans la nuit du lundi 12 août 2024, par des individus dans un véhicule d’immatriculation béninoise puis enrouler en direction de la frontière togolaise du côté Est. « Les autorités policières togolaises ayant été avisées ont aussitôt lancé des recherches qui n’ont pas permis de retrouver les ravisseurs et leur victime. Afin de comprendre les circonstances exactes de cet acte, une enquête judiciaire conduite par le Service central de recherche et d’investigation criminelle a été ouverte », informe-t-on.
Des premiers éléments, il est apparu que l’acte dont il s’agit a été l’œuvre de quatre personnes de nationalité béninoise aidées par deux autres personnes dont l’une de nationalité togolaise et l’autre de nationalité béninoise. Sur les quatre acteurs principaux, de nationalité béninoise, trois ont été identifiées : Gandao Dimi, Athlète des arts martiaux MMA et coach ; Wanilo Médegan, directeur général de l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information et athlète du MMA et Gbaguidi Todedokpo, Membre du staff et Manager de l’artiste béninois Vano Baby ».
S’agissant des deux personnes ayant apporté leur concourt aux ravisseurs, l’une a été identifiée comme étant Mme Klebo Temitokpe Priscillia de nationalité béninoise, esthéticienne établie à Lomé. « Celle-ci a été chargée d’œuvrer à l’identification de l’appartement qu’occupait la victime et de l’attirer vers les ravisseurs », indiqué le communiqué. « Elle a été interpellée dès les premières heures de l’enquête ». L’autre, étudiant, de nationalité togolaise travaillant occasionnellement comme conducteur de moto-taxi à Lomé. Ce dernier a assuré en toute connaissance de cause le service de transport de l’un des acteurs de l’enlèvement le dimanche 11 et le lundi 12 août 2024. « Arrêté quelques jours après le rapt, la perquisition de son domicile a conduit à la découverte d’une paire de menottes qu’il dit appartenir aux ravisseurs », renseigne-t-on.
Les investigateurs ont permis par ailleurs de découvrir que les quatre béninois étaient entrés en terre togolaise depuis le samedi 10 août 2024 et ont eu le temps de faire les repérages nécessaires à leur opération.
Ces faits commis sur le territoire togolais, indique la note du procureur général, est « en violation flagrante du droit international et des règles en matière de coopération pénale internationale » et « s’analyse en l’incrimination d’enlèvement ou séquestration au sens des articles 283 et 284 du nouveau code pénal ». Ceci a permis d’ouvrir une enquête judiciaire à l’issue de laquelle dame Klegbo et l’étudiante ont été présentés aux paquets de grandes instances de Lomé, le 23 août 2024.
L’enquête préliminaire et l’interrogatoire des deux suspects aux paquets ont mis en évidence les éléments à charge contre eux : faits d’enlèvement et complicité d’enlèvement. Les deux suspects ont été aussitôt mis sous mandat de dépôt. Les autres personnes ayant agi comme acteurs principaux dans les faits dont il s’agit ont été également visées par l’information judiciaire ainsi ouverte. A l’encontre de celles-ci, des mandats d’arrêts ont été requis.
Atha ASSAN