Le retrait des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) continue d’alimenter les débats au sein de l’opinion. Si la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a mandaté les chefs d’Etat togolais et sénégalais pour les missions de médiation auprès des dirigeants de ces pays, certains observateurs estiment que ce divorce est un non évènement.
C’est le cas de Binafame Kohane, président de l’Association des Intellectuels pour une Afrique Eveillée (AIAE) qui pense que si le Niger, le Burkina Faso et le Mali décident de quitter l’institution sous-régionale c’est parce que ces putschistes n’ont pas envie de remettre le pouvoir aux civils. » Ce n’est pas intelligent de quitter un regroupement qui se bat pour l’intégration sous-régionale et de créer un nouveau regroupement… Ils ont fait un coup d’Etat parce qu’ils ne veulent pas revenir à la légalité constitutionnelle et que le stratagème trouvé est de quitter la CEDEAO pour conserver le pouvoir « , a regretté Binafame Kohane au micro de nos confrères de la Radio Zéphyr ce mercredi 10 juillet.
Par ailleurs, Binafame Kohane rappelle que « Ce n’est pas la première fois qu’un État quitte la CEDEAO. « La Mauritanie l’a quitté, il y’a une vingtaine d’années, ça n’a pas fait beaucoup de bruit.. Si un Etat ne trouve pas son intérêt dans une organisation et qu’ il veut quitter, il n’y a pas à faire beaucoup de bruit autour. La CEDEAO a prévu un mécanisme pour qu’un de ces membres qui n’est pas d’accord, quitte « , a précisé le secrétaire national du parti politique FDR avant de déplorer l’attitude des leaders de l’AES.
De ce fait, il trouve logique les démarches que multiplie la CEDEAO pour ramener ces trois pays à la raison. Le président de l’AIAE estime toutefois que si ces trois pays refusent de revenir, d’autres pays vont chercher à y adhérer.
» S’ils veulent quitter, il y’a d’autres qui frappent à la porte de la CEDEAO, rappelez-vous que le Maroc fait des pieds et des mains pour revenir dans la CEDEAO, ne serait-ce l’opposition de certains pays, le Maroc l’aurait déjà intégré, vous voyez le poids économique du Maroc. Si les gens veulent quitter la CEDEAO, d’autres viendront », a conclu Binafame Kohane.
Rachel Doubidji