Fousséni Abibou, apprenti, et Waké Koffi Blaise, élève en classe de Première, respectivement âgés de 24 ans et 21 ans arrêtés pour avoir diffusé une vidéo sur TikTok avec des propos injurieux à l’endroit du Chef de l’Etat, ont comparu devant le tribunal de première instance de Lomé dans l’après-midi de ce 29 mai 2024. Le verdict livré par le président de l’audience retient à leur encontre : six mois d’emprisonnement avec sursis et recouvrent leur liberté. Tout en félicitant la décision du juge, le Comité d’action pour le renouveau (CAR) condamne cette arrestation.
Selon le président national du CAR, Robert Yao Daté, tout comme chaque citoyen, « la constitution togolaise donne le droit à ces jeunes enfants de critiquer ce qu’il ne va pas dans le pays ». « Ils ont été mis en prison pour des raisons qui ne sont pas fondées. Dieu merci que le Tribunal a prononcé la sentence qui est de 6 mois de prison avec sursis. Nous félicitons le tribunal pour avoir libéré ces enfants mais nous disons au CAR que ce que disent ces jeunes, c’est ce que disent les Togolais. Nous devons faire en sorte que le cri des Togolais soit entendu », a-t-il indiqué.
De son côté, Me Dodji Apévon, membre du conseil des enfants, affirme que « c’est un cri de cœur » ce que les deux jeunes ont dit. « C’est vrai que la manière qu’ils ont utilisé pour le dire pose problème mais c’est des adolescents. Ils l’ont dit à leur manière. », a-t-il relevé.
La société civile notamment le Front citoyen Togo Debout (FCTD) estime, pour sa part, que le juge a manqué de courage. « Ces enfants viennent d’écoper de six mois avec sursis, pourtant les avocats viennent de démontrer qu’il n’y avait aucune disposition légale qui pouvait constituer un fondement juridique pour que ces enfants se retrouvent en prison (…) Le juge a manqué de courage. Il a essayé de couper la poire en deux et faire en sorte que les enfants puissent rentrer chez eux », a commenté Prof David Dosseh, premier responsable du FCTD.
Notons que Brigitte Adjamagbo-Johnson de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) a fait le déplacement du Palais de justice de Lomé. Parents, amis et camarades des deux accusés se sont également mobilisés.
Atha ASSAN