Malgré une amélioration significative constatée avec la dernière Enquête Démographique et de Santé de 2021, les indicateurs de santé maternelle et infantile sont encore préoccupants en Côte d’Ivoire. A la 12è Réunion annuelle du partenariat de Ouagadougou RAPO, le ministre ivoirien de la santé, Pierre N’gou DIMBA et le Premier ministre Robert Beugré Mambé ont dévoilé les stratégies du pays pour une amélioration plus poussée des indicateurs à l’horizon 2030.
Les résultats de l’EDS de 2021 en Côte d’Ivoire indique que le ratio de mortalité maternelle est passé de 614 à 385 décès pour 100 000 naissances vivantes ; la mortalité néonatale de 38 à 30 pour 1000 naissances vivantes ; la mortalité infantile de 68 à 52 pour 1000 naissances vivantes ; la mortalité infanto juvénile de 108 à 74 pour 1000 naissances vivantes ; l’indice synthétique de fécondité de 5 à 4,3 enfants par femme. La prévalence contraceptive est de 24,9% selon Track20 en 2022.
Des efforts considérables sont à faire pour atteindre les Objectifs fixés par le Développement Durable (ODD) qui consistent à ramener la mortalité maternelle au-dessous de 70 pour 100 000 naissances vivantes et la mortalité néonatale à 12 pour 1 000 naissances vivantes au plus et la mortalité des enfants de moins de 5 ans à 25 pour 1 000 naissances vivantes au plus d’ici 2030.
La Côte d’Ivoire ménage sa monture
Le Plan d’Action National Budgétisé de la Planification Familiale 2021- 2025 élaboré avec l’appui du Partenariat de Ouagadougou et d’autres partenaires techniques et financiers prévoit d’atteindre une prévalence contraceptive moderne de 32,5% en 2025 suivant cinq (5) axes majeurs.
La première stratégie, informe le ministre Pierre N’gou DIMBA, est la sensibilisation des communautés pour accroître la demande en adaptant les messages à chaque public.
La deuxième concerne l’utilisation des unités mobiles pour la médecine de proximité en vue de renforcer les soins de santé primaire orientés spécifiquement vers toutes les interventions de la mère et de l’enfant. A cela s’ajoute, la mise en place d’une plateforme multisectorielle pour garantir un environnement socio- culturel favorable au changement social et comportemental. Le pays compte « garantir la couverture de l’offre de services en renforçant la capacité des prestataires du secteur privé et l’implication des communautés ; veiller à l’application et au respect de la gratuité totale de la Planification Familiale sur toute l’étendue du territoire ; assurer la disponibilité et la sécurisation de toutes les méthodes contraceptives, des intrants au dernier kilomètre ; et renforcer le cadre de coordination aussi bien au niveau du Ministère de la Santé, les partenaires techniques et financiers et les communautés pour un suivi régulier pour analyser et utiliser les données pour des actions ciblées ».
L’objectif poursuivi, souligne le ministre de la santé, « est de parvenir à une intégration des services à toutes les portes d’entrées : consultation prénatale, consultation post natale, consultation pédiatrique, service de nutrition et vaccination et planification familiale ».
Pour sa part, le Premier ministre de la Côte d’Ivoire, Robert Beugré Mambé, en ouvrant les travaux de la 12ème RAPO a résumé les stratégies de la Côte d’ici 2030 en 4 mesures phares. Il s’agit notamment de la gratuité de l’accès des femmes y compris les adolescentes et jeunes aux services de PF sur toute l’étendue du territoire ; l’augmentation de la contribution financière du gouvernement de 400 millions FCFA à 2 milliards 500 millions de FCFA ; la disponibilité des produits contraceptifs et l’institutionnalisation de la semaine nationale d’intensification de la PF.
Ce fort engagement, souligne Robert Beugré Mambé, traduit l’adhésion au Partenariat de Ouagadougou et la détermination du pays à faire avancer l’agenda régional sur les questions de la SR/PF.
Atha ASSAN