Le terme a fait la une des journaux début septembre 2023 à la suite d’une sortie du Directeur des cultes, Bédiani Belei qui s’est exprimé sur les nuisances sonores produites dans les lieux de culte au Togo. Pour pallier à ce phénomène dans les lieux de cultes un manuel a été élaboré et validé la semaine dernière à Tsévié. Que comprendre par nuisance sonore ?
Une nuisance sonore désigne un bruit (personne, comportement d’un individu, objet, animal) qui vient troubler la tranquillité des voisins, ou qui peut porter atteinte à la bonne santé de l’homme. « C’est le fait d’exercer un certain bruit qui dérange les riverains. C’est vrai que nous n’avons pas une norme au niveau national mais il y a la norme de l’OMS qui dit qu’à partir de 55 décibels, le bruit est dérangeant. On peut parler en ce moment de nuisance sonore », a indiqué Alassane Moussa, chef division des organisations religieuses au ministère en charge de l’administration territoriale.
Les sources productrices de bruits, souligne-t-il, sont nombreuses. « En ce qui concerne les sources des nuisances sonores, il y en a assez. Nous avons les lieux de cultes, les bars, les ateliers de menuiserie, les scieries, les moulins, … », a énuméré le fonctionnaire d’Etat. Des bruits qui ne sont pas conséquences sur la santé humaine.
Selon l’OMS, la perturbation du sommeil est une conséquence importante du bruit dans l’environnement. Il peut causer des effets primaires pendant le sommeil, et des effets secondaires qui peuvent être constatés le jour, après une exposition la nuit. « Le sommeil non interrompu est un préalable au bon fonctionnement physiologique et mental, et les effets primaires de la perturbation du sommeil sont : la difficulté de l’endormissement ; les réveils et les changements de phase ou de profondeur de sommeil ; la tension artérielle, la fréquence cardiaque ; la vasoconstriction ; les changements de respiration ; l’arythmie cardiaque… », informe-t-on.
Des mesures préventives
Au rang des mesures prises récemment au Togo et communiquées par le directeur des cultes, Bediani Belei, on peut citer, entre autres, l’interdiction des célébrations en semaine ainsi que les prêches sans autorisation préalable. Les appels de muezzin ne sont désormais autorisés que dans les grandes mosquées de quartier et “les veillées de prières d’enterrement dans les lieux de culte doivent impérativement prendre fin avant 20 heures”.
Selon la Direction des cultes, ces dispositions font suite à “des cas graves de maladies chroniques et même des décès occasionnés par les troubles de voisinage, conséquences de célébrations de cultes tapageuses”.
Par ailleurs, au Togo, la loi N° 88-14 du 3 novembre 1988, instituant le Code de l’environnement en son 63 stipule : « Les autorités des collectivités locales prendront tout règlement utile concernant la circulation et les équipements des véhicules à moteur, les lieux publics et rassemblements de personnes, les machines en fonctionnement dans les agglomérations, la possession d’animaux, la production de fumée ou d’odeurs incommodantes pour le voisinage, l’utilisation des appareils récepteurs de radio- diffusion et de télévision et d’une manière générale les activités ou installations dans les agglomérations en vue de prévenir les atteintes à la tranquillité des habitants ainsi que le brouillage des ondes de radiodiffusion et de télévision ».
Pour l’exercice des compétences prévues au présent article, poursuit le texte, « les autorités locales pourront bénéficier de l’assistance du ministre chargé de l’environnement ».
Atha ASSAN