Réunis à Lomé les 21 et 22 juin 2023, les députés membres du Comité exécutif de l’Union Parlementaire Africaine (UPA) ont décrypté la situation sécuritaire en Afrique notamment en RDC, au Soudan et au Sahel. Cette session, la 79ème de l’Institution, présidée par Mabel Chinomona, présidente du Sénat du Zimbabwe, a accouché des recommandations pour la promotion de la paix sur le continent.
L’UPA est vivement préoccupée par la dégradation de la situation sécuritaire en Afrique qui, selon l’Institution, risque d’amplifier le terrorisme et la criminalité transnationale. Elle note avec inquiétude la détérioration de la situation humanitaire dans certaines régions du continent et est convaincue de la nécessité d’une réponse commune et solidaire pour y faire face.
Tout en condamnant « fermement » les actes de terrorisme, les violences intercommunautaires, les trafics illégaux et toutes les formes de criminalité qui menacent la paix et la stabilité dans ces régions, l’Union appelle à une « résolution rapide et pacifique des conflits par la voix diplomatique, la négociation et la médiation ». Elle recommande aux gouvernements « de prendre en compte les besoins spécifiques des populations dans les réponses aux crises humanitaires et sécuritaires » et exhorte les gouvernements et les partis en conflits « à privilégier les solutions exemptes de toute ingérence extérieure pour une sortie de crise et une paix durable ».
Les dirigeants sont également encouragés à « promouvoir la bonne gouvernance, garante d’une justice sociale et d’une bonne répartition des richesses » et invités » à prendre toutes les mesures nécessaires visant à protéger les populations et à leur garantir une prise en charge humanitaire appropriée « .
Un vibrant appel est lancé « à tous les États africains ainsi qu’aux partenaires internationaux à accroître leurs efforts pour garantir un développement et une paix durable ».
Par ailleurs, les institutions internationales et multilatérales sont exhortées à mobiliser davantage de ressources financières pour répondre aux besoins urgents des populations victimes de l’insécurité, du terrorisme et des effets du changement climatique.
Représentant la présidente de l’Assemblée nationale du Togo à la rencontre, l’honorable Pacôme Yawovi Adjourouvi, a appelé ses collègues membres de l’UPA à une responsabilité collective. « La session du comité exécutif ne doit pas s’arrêter là. Il nous faut poursuivre les échanges, proposer des solutions concertées et innovantes qu’exigent les énormes défis du moment qui est le nôtre et que nous traversons, marqué par des crises dans certaines parties d’Afrique. Sans nous détourner de notre agenda de parlementaires, le moment nous rappelle la nécessité de garder l’objectif principal de notre cadre de coopération parlementaire. C’est seulement à ce prix, je pense, que notre contribution aura tout son sens pour une Afrique plus juste, plus inclusive, une Afrique d’équité genre, une Afrique dotée des moyens de se garantir la paix et la sécurité dans chaque sous-région, une Afrique solidaire, une Afrique de la défense de ses valeurs et de l’Etat de droit », a-t-il indiqué.
Créée à Abidjan le 13 Février 1976, l’Union Parlementaire Africaine (UPA) est une Organisation interparlementaire continentale. Elle constitue un forum de coopération parlementaire, de promotion de la paix, de la démocratie, de la bonne gouvernance, du développement durable et du progrès social en Afrique. A cette fin, elle se réunit en Comité Exécutif et en Conférence en vue d’examiner ces questions. Elle se réunit également à l’occasion de rencontres parlementaires organisées en coopération avec des Organisations ou Institutions Internationales. Actuellement, l’UPA compte 41 Parlements Nationaux membres.
Atha ASSAN