L’après-midi de la journée du 1er mai 2023 a été marqué par des embouteillages monstres dans la ville de Lomé.
Déjà aux environs de 15 heures, ce n’est pas du tout aisé de rouler sur certains axes de la capitale notamment le boulevard du Mono, la national numéro 2, le boulevard Félix Houphouët Boigny, à partir des feux tricolores du quartier Bè en passant par l’Hôpital de la zone, jusque vers l’hôtel de la paix et ses environs.
Du carrefour Deckon jusqu’à l’hôtel Sancta Maria et Onomo, c’est également un véritable calvaire. La plupart des usagers se rendant à la plage pour des festivités, ne se souciaient pas du respect du code de la route. Ils ne faisaient plus attention aux allés et retours sur la chaussée. Ce qui rendait compliquée la circulation. Apparemment, tout le monde était pressé. Personne ne voulait laisser passer son prochain avant lui. Certains passagers étaient obligés de descendre du taxi-moto ou de la voiture qui les transportaient, avant la destination convenue. « Nous avons marché de la mairie de Bè jusqu’à la plage. Nous avons passé assez de temps dans le taxi qui nous a pris mais finalement, il n’avançait pas du tout et nous avons décidé de marcher pour se rendre à la plage », a raconté Geneviève, apprentie dans une structure d’onglerie.
Du rond-point CIMTOGO jusqu’à la plage de l’hôtel la paix ou encore sur le grand contournement de la ville, ce sont des convois de bus qui s’observent bien et pleins de passagers habillés en uniforme ou encore en tricots confectionnés pour l’occasion du 1er mai.
L’autre fait qui retient l’attention est la présence très remarquée des tricycles dans les rues surchargés à la fois de passagers et de bagages. Une situation qui augmente le risque d’accident.
Les élèves et les enfants étaient également en masse dans les rues alors qu’il s’agit de la fête des travailleurs.
Des revendications dans certaines structures
Si la journée du 1er a été marquée uniquement par des célébrations festives dans certains secteurs, par endroit c’est une occasion pour des syndicats de brandir leurs revendications. C’est l’exemple du Syndicat de l’enseignement supérieur du Togo (SEST) qui, réunit en journée de réflexion, a émis des revendications à l’occasion de cette Journée internationale des travailleurs .
Les universitaires quand à eux, ont dénoncé, entre autres, le refus de mise en œuvre intégrale de l’accord du 6 août 2019 entre le gouvernement et les syndicats de l’enseignement supérieur, en particulier, la retenue de quatre mois de revalorisation salariale.
De leurs côtés, les centrales syndicales n’ont pas défilé ce 1er mai à Lomé, mais comme chaque année, ont remis leur cahier de doléances au gouvernement.
Historique
Historiquement journée de revendication salariale et syndicale, le 1er mai fait référence à la date anniversaire, en 1886, de l’appel de syndicats ouvriers américains pour revendiquer la journée de huit heures. Dès le 1er mai 1886, plus de 300 000 travailleurs manifestent pacifiquement à travers tout le pays répondant à l’appel des syndicats. Mais, après une autre manifestation le 3 mai qui se termine par la mort de grévistes de la société McCormick Harvester située à Chicago, une marche de protestation est organisée dans cette même ville le 4 mai. Lors de cette manifestation, l’explosion d’une bombe est suivie d’affrontements faisant de nombreuses victimes parmi les forces de police. Plusieurs syndicalistes militants anarchistes sont arrêtés. Lors du procès, cinq syndicalistes sont condamnés à mort. Après ces évènements, l’idée d’une journée annuelle de revendication s’est répandue progressivement à travers le monde.
Atha ASSAN