Les travaux de la conférence parlementaire de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme et la prévention de l’extrémisme violent et l’engagement des jeunes en Afrique ont été clôturés ce 20 janvier 2023 à Lomé, en présence de Mme Yawa Djigbodi Tsègan, Présidente de l’Assemblée nationale du Togo. Le message le plus fort sorti de cette rencontre est l’engagement de tous les parlementaires à travailler ensemble avec à la clé la mise en place d’un groupe de travail des parlementaires pour l’Afrique.
Selon M. Mauro Miedico, Directeur adjoint au Bureau de la lutte contre le terrorisme des Nations Unies, tous les parlementaires de l’Afrique sont très préoccupés de la situation de la pénétration du terrorisme dans le continent et se sont résolument engagés à travailler ensemble. « C’est le message le plus fort de cette rencontre », dit-il. Et de poursuivre : « Lors de cette rencontre, nous avons établi un groupe de travail parlementaire pour l’Afrique. Et c’est la manière la plus efficace pour nous de montrer l’engagement des parlementaires. Ce groupe va se réunir une ou deux fois par an dans différents pays, de façon rotative pour travailler sur la question ».
Parlant du rôle que les parlementaires peuvent jouer dans l’implication des jeunes dans la lutte contre le terrorisme, M. Mauro Miedico explique que les parlementaires peuvent faire beaucoup de choses. « Ils peuvent réviser les lois anti-terrorisme, les améliorer en collaboration avec les gouvernements, ils peuvent vigiler sur le travail des gouvernements, adopter des politiques pour le soutien le développement, l’éducation et la résilience des jeunes », a-t-il déclaré aux médias, au terme de la rencontre.
Allant dans le même sens, M. Seyni Oumarou, Président de l’Assemblée nationale du Niger et Représentant de la Présidence du Comité interparlementaire du G5 Sahel, a affirmé que le premier devoir du parlement est de soutenir sans réserve, les stratégies du pouvoir exécutif en la matière, sans pour autant déroger aux prérogatives constitutionnelles qui sont les siennes.
Selon lui, l’Assemblée devra s’efforcer d’adapter la législation nationale à la situation née des conséquences du terrorisme et le député pris individuellement doit initier des propositions de loi susceptibles d’inciter les jeunes à mieux intégrer la vie active.
Dans le cadre de ses missions de représentation, poursuit M. Seyni Oumaro, le parlement se doit d’aller davantage vers la jeunesse à travers des campagnes de sensibilisation sur des thématiques portant sur la citoyenneté et le civisme.
« Dans le cadre de ses prérogatives législatives, le parlement pourrait encourager la prévention des jeunes contre le terrorisme par des allocations approprié de ressources budgétaires au profit de projets structurants qui les impliquent à tous les niveaux. Dans le même ordre d’idée, ils doivent soutenir, à travers le budget, les stratégies nationales et régionales de prévention de l’extrémisme violent et de lutte contre le terrorisme. Au niveau individuel, l’Assemblée nationale devra inviter instamment chaque député à conduire, dans son environnement immédiat, des missions de sensibilisation de la jeunesse pendant les vacances parlementaires », a renchéri le Représentant de la Présidence du Comité interparlementaire du G5 Sahel.
Il faut souligner que la conférence parlementaire de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme et la prévention de l’extrémisme violent et l’engagement des jeunes en Afrique a réuni à Lomé, plus de 250 participants dont une dizaine de présidents d’assemblées parlementaires, des représentants des parlements nationaux des États d’Afrique, des organisations non gouvernementales de jeunes et des organisations de la société civile, des représentants des agences su systèmes des Nations-unies et des organisations internationales.
Outre M. Seyni Oumarou, Président de l’Assemblée nationale du Niger, Représentant de la Présidence du Comité interparlementaire du G5 Sahel et M. Mauro Miedico, Directeur adjoint, Bureau de la lutte contre le terrorisme des Nations Unies, la rencontre a connu la présence d’autres personnalités comme Saad bin Ahmed Al-Mesned, membre du Conseil de la Shura de l’État du Qatar, de de Mme Mabel M. Chinomona, Présidente de l’Union parlementaire africaine et Présidente du Sénat du Zimbabwe.
Hélène DOUBIDJI