La Directrice régionale de l’OMS, Dre Matshidiso Moeti, à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le VIH/SIDA, s’est adressée aux citoyens du monde et du continent. Elle a énuméré les efforts effectués dans la lutte contre la maladie tout en exposant le recul constaté dans les services de prévention, de dépistage et de prévention.
Des progrès ont été réalisés au cours de la dernière décennie, réduisant de 44 % le nombre de nouvelles infections et de 55 % la mortalité liée au sida sur le continent. Ces évolutions, souligne la directrice régionale de l’OMS, ont été accomplies parce que l’OMS et les partenaires ont : « plaidé en faveur de l’utilisation à une plus grande échelle des nouvelles technologies de prévention et de traitement du VIH et soutenu cette expansion ; fourni des orientations sur les combinaisons de prévention, de dépistage et de traitement du VIH ; renforcé les capacités des pays à améliorer la disponibilité et la qualité des données ; élargi l’accès à des médicaments, à des outils de diagnostic et à des technologies sanitaires d’un prix abordable ; et soutenu les plans nationaux de rattrapage du traitement du VIH en Afrique de l’Ouest et centrale ».
Malgré ces actions, informe Dre Matshidiso Moeti, « les progrès sont lents et les inégalités persistent dans les services de prévention, de dépistage et de traitement du VIH ». Il ressort des données de l’OMS sur la riposte mondiale au VIH que depuis le début de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) et d’autres crises mondiales, les progrès réalisés dans la lutte contre la pandémie de VIH ont ralenti et les ressources disponibles ont été réduites. « Un recul qui met des millions de vies en danger », indique-t-elle.
Par exemple, les programmes de prévention du VIH ne touchent que 40 % des adolescentes et des jeunes femmes. Seul un tiers des membres des populations clés qui sont particulièrement vulnérables au VIH ont un accès régulier à la prévention. Les populations clés restent confrontées à des obstacles juridiques majeurs, notamment la criminalisation, la discrimination et la stigmatisation. Les populations clés comprennent les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les professionnels du sexe, les personnes qui s’injectent des drogues, la population carcérale et les personnes transgenres.
Face à ces constats et à moins d’une dizaine d’années pour atteindre l’objectif fixé à l’horizon 2030, la directrice régionale de l’OMS appelle à « une action coordonnée pour enrayer les répercussions de l’épidémie, avec un objectif précis d’atteindre les plus touchés – en particulier les enfants, les adolescentes, les femmes et les populations clés ».
Elle a, par ailleurs, exhorté les gouvernements et les partenaires à combler les inégalités dans les progrès réalisés pour mettre fin au sida en faisant porter les efforts sur les populations laissées pour compte. Les responsables communautaires sont appelés à se rapprocher des populations et à les aider à accéder aux services de lutte contre le VIH lorsque ce besoin se fait sentir.
Atha ASSAN