L’Archevêque de Lomé et président de la Commission vérité justice et réconciliation (CVJR), Mgr Nicodème Barrigah prend part activement à la 6ème édition du Forum africain sur la Justice Transitionnelle qui a démarré ce 07 septembre à Lomé. Le prélat attend beaucoup de cette rencontre qui réunit, entre autres, des universitaires, chercheurs, praticiens, décideurs politiques et représentants d’organisations de la société civile du continent.
Au cours des trois jours que dure le Forum, il est prévu une évaluation des mécanismes qui ont été conduits un peu partout en Afrique. « Qu’est-ce que la Justice transitionnelle a apporté à notre continent africain au regard des crises que nous connaissons encore ? Je suis heureux que cette évaluation se fasse pour que les pays qui ont eu à déployer ce mécanisme puissent partager leurs expériences », a souhaité Mgr Barrigah.
Revenant sur l’expérimentation de la Justice transitionnelle au Togo notamment le cas du Comité Justice Vérité et Réconciliation (CVJR) à la mise en place du Haut-Commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN), l’Archevêque de Lomé affirme : « Nous avons fait des propositions, des recommandations mais cela fait un certain temps que nous avons déposé le rapport. C’est l’occasion pour le HCRRUN de présenter ce qui a été fait et aussi de partager cette expérience avec d’autres pays ».
A noter que c’est depuis le 3 avril 2012 qu’au Togo, la CVJR a remis son rapport assorti de 68 recommandations de plus de 3 ans de travaux au Chef de l’Etat. Le HCRRUN est mise en place pour assurer la mise en œuvre de ces recommandations.
Par ailleurs, Mgr Nicodème Barrigah indique que l’Afrique est réputée comme « un continent de consommateurs qui ne fait que copier les autres, qui ne fait qu’appliquer à ses réalités qui sont pourtant particulières, des principes, des mécanismes qui ont été forgés ailleurs ». En optant pour la justice transitionnelle, « l’Afrique a essayé de coller davantage à la réalité. Je suis heureux que l’Union Africaine ait adopté sa propre stratégie de justice transitionnelle en l’adaptant au contexte qui est le nôtre », a exprimé le prélat.
La Politique de justice transitionnelle de l’Union africaine (JTP-UA) a été adoptée en février 2019. Elle est conçue en tant que ligne directrice continentale visant à permettre aux États membres de l’Union africaine (UA) d’élaborer leurs propres politiques, stratégies et programmes d’ensemble spécifiques à leur contexte, devant les mener à la transformation démocratique et socio-économique, et leur permettre de réaliser de manière durable la paix, la justice, la réconciliation, la cohésion sociale et l’apaisement.
Atha ASSAN