Bien qu’ils fassent partie de la société et victimes de la situation comme tout le monde, les personnes handicapées sont moins prises en compte dans les différentes initiatives de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Alors qu’elles peuvent y contribuer énormément. Au cours d’une conférence-débat animée le 15 avril dernier à Lomé, la Fédération togolaise des associations de personnes handicapées (FETAPH) et le think tank HandiHardi (HH) ont évoqué la nécessité d’une implication de cette couche de la population.
Selon M. Mawussi Komla Laba, juriste, coordonnateur de Handihardi, la personne handicapée est en amont et en aval des attaques terroristes. « Elle peut être instrumentalisée ou utilisée consciemment ou inconsciemment ou jouer un rôle actif dans les explosions », a-t-il indiqué.
En effet, les personnes handicapées ont besoin d’aides ou d’assistances. Or, souligne le coordonnateur de Handihardi, des personnes malintentionnées peuvent profiter de cette situation pour chercher à impliquer un citoyen en situation de handicap dans une explosion. « Il y a d’autres d’entre nous qui peuvent accepter parce qu’ils ne sont pas acceptés dans la société qui est la leur. Si les personnes valides jouent consciemment des rôles, on ne voit pas comment les personnes handicapées ne peuvent pas accepter, puisqu’elles sont plus vulnérables et plus exposées que les autres », a-t-il souligné.
Par ailleurs, le juriste renseigne que pendant les attaques terroristes, les personnes handicapées sont doublement victimes. « Elles ne peuvent pas courir, ce qui les expose davantage. En aval des attaques, en plus de la population handicapée existante, viendront s’ajouter d’autres personnes handicapées, puisqu’on a de nouveaux mutilés et des traumatisés », détaille M. Mawussi Komla Laba.
A cet effet, le think tank HandiHardi invite à une implication plus poussée des personnes handicapées dans la lutte ou la prévention contre ces fléaux qui prennent de l’ampleur ces derniers temps dans la sous-région. C’est d’ailleurs, l’objectif de la conférence-débat organisée autour du thème : « Les personnes handicapées à l’ère de la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme : de la nécessité d’une anticipation en vue d’une meilleure implication ». Elle a été organisée en prélude à la rencontre internationale de Lomé sur les transitions politiques et la lutte contre le terrorisme reportée à la dernière minute.
Le think tank HandiHardi est un laboratoire d’idées, de réflexion et d’écoute sur les thématiques du handicap et des enjeux contemporains. Il applique les réalités quotidiennes aux questions du handicap, aux enjeux climatiques et aux questions de genre.
Atha ASSAN