La Cour Suprême a rencontré ce jeudi 26 août à Lomé, les professionnels de médias. Objectif, faire l’état des lieux de la justice togolaise.
Selon le président de la Cour suprême, Abdoulaye Yaya, les magistrats, greffiers et autres acteurs de la justice s’efforcent davantage d’accomplir le minimum nécessaire de ce qui constitue leur devoir de dire le droit.
En effet, indique Abdoulaye Yaya, la mission de la justice et des juges, c’est d’assurer le juste équilibre entre l’intérêt général et la protection des libertés individuelles. « Au sein de l’Etat, le pouvoir judiciaire doit être l’institution de la juste mesure de la prééminence du droit et doit avoir le souci permanent de son adaptation aux besoins de la société », affirme le président de la Cour de la suprême.
Cependant, il souligne que force est de constater qu’au lieu de bien jouer leur rôle, ils se créent des dysfonctionnements au sein de l’appareil judiciaire qui annihilent tous les efforts consentis.
Ces dysfonctionnements, précise le président de la Cour suprême, sont dus entre autres, à la lenteur de l’appareil judiciaire, aux indélicatesses de certains magistrats, la non rédaction du factum par les magistrats. Aussi ajoute t-il, certains magistrats et les auxiliaires de justice sont sources de l’insécurité judiciaire.
« Il est regrettable et consternant de constater la facilité et l’insouciance avec lesquelles certains magistrats et auxiliaires de justice se livrent dans la gestion des dossiers dont ils ont la charge, créant ainsi une insécurité judiciaire. Le problème prend de plus en plus d’ampleur surtout dans la gestion des affaires foncières. Il n’ y a pas de jours ou ne défraient des scandales d’affaires foncières impliquant des magistrats , avocats , huissiers, officiers de police judiciaires , officiers supérieurs voire des autorités civiles lesquels n’ hésitent pas à s’ approprier des terrains au détriment des pauvres justiciables », révèle Abdoulaye Yaya.
Il ajoute également que l’autre paire de manche est le problème récurrent des démarcheurs et des gros bras à la solde de certains acteurs de la justice.
« Tous ces comportements répréhensibles jettent du discrédit sur toute l’institution judiciaire, voire sur l’Etat », affirme le président de la Cour suprême avant d’ajouter que « Pour que la justice reste et demeure une justice en majesté, nous devons être capables de défier l’évolution de notre environnement politique, social et répondre aux enjeux contemporains auxquels notre institution doit faire face et éviter ainsi de fossiliser notre temple ».
Abdoulaye Yaya appelle ainsi, tout le corps judiciaire à une prise de conscience aiguë et de responsabilité dans la gestion des affaires.
Rachel Doubidji