INTERVIEW-Elle fait partie de ces talents tapis dans l’ombre. Akoko Amedon, la trentaine est une jeune femme artiste peintre très dévouée à son travail. Même si elle n’y vit pas pour l’instant pleinement, l’art représente pour elle « un tout ».
Depuis son tendre enfance, Akoko Amedon a un grand intérêt pour les crayons de couleurs, mangas, dessins animées et toute autre représentation artistique. Ayant arrêtée les études après son baccalauréat en 2006 pour des raisons de maternité, elle décidera 3 ans plus tard de se former en art.
Bien qu’elle ne dispose pas encore d’atelier proprement dit, la jeune femme travaille depuis chez elle sans relâche. Comme quoi, lorsqu’on est déterminé, rien ne constitue un frein. Lire plutôt l’interview accordée par Togotopnews, à cette amoureuse de l’art qui aborde les thèmes tels que l’univers et la femme.
Racontez-nous brièvement votre parcours artistique ?
J’ai toujours été fascinée par les crayons de couleurs et les dessins. Fan de dessins animés, de mangas et toute autre représentation artistique, je me suis vraiment intéressée à la peinture à l’âge de 20 ans. En 2009, je me suis fait formée chez un artiste peintre Mr DJAMA Hugues, ensuite j’ai eu à demander des conseils au regrèté Jimi HOPE et aussi au plasticien LAKA Ankunde Léopold qui m’ont guidée.
Quels thèmes explorez-vous et quelles sont vos sources d’inspiration artistiques ?
Pour moi, l’art est une passion indescriptible, il y aurait manqué quelque chose dans ma vie si je n’étais pas artiste peintre. C’est la manière la plus douce de crier avec son âme. Les thèmes que j’aborde souvent sont la nature, l’univers et la femme. Je m’inspire beaucoup de la beauté de la nature qui m’entoure, de la musique et de l’amour.
À quoi ressemble votre lieu de travail ?
Pour le moment, mon atelier est composé d’un contreplaqué, de cartons pour ranger mes peintures. J’ai juste aménagé un coin de la terrasse à la maison comme mon espace de travail.Le but, c’est de travailler quel que soit les conditions.
Avez-vous déjà exposé vos œuvres ou y a-t-il une exposition en vue ?
Je n’ai pas encore fait d’expositions mais c’est en projet et j’y travaille.
Arrivez-vous à vivre de votre travail ?
J’ai eu à avoir des commandes de particuliers depuis que j’ai commencé. Mon tout premier client est un collectionneur belge qui m’a beaucoup motivée et m’a offerte par la suite des matériels pour mon travail. Je n’y vis pas uniquement, c’est la raison pour laquelle je confectionne aussi des bijoux que je vends.
Quel est votre objectif professionnel ?
Je veux pouvoir faire des expositions, faire reconnaître mon art sur le plan national et international, et si possible créer plus tard une école d’art au Togo.
Deux artistes peintres au Togo qui vous inspirent…
Léopold Ankunde LAKA et Mme Amivi HOMAWOO.
Vous êtes dans un domaine où les femmes sont quasiment absentes. Etre femme et artiste peintre, est-ce facile ?
Etre femme dans le monde du travail en général ce n’est pas facile. Les femmes sont victimes de la discrimination, et du harcèlement. Mais on y arrive, s’il y a la volonté.
Vous parlez par ailleurs beaucoup du harcèlement sur les réseaux sociaux. En êtes-vous souvent victime?
Effectivement, il m’est vraiment déplorable de constater que les femmes en particulier sont souvent harcelées sur les réseaux sociaux alors dès que je peux j’élève ma voix pour dénoncer cela. J’ai eu à vivre beaucoup de ces genres de situations, comme bon nombre de filles je pense. On doit vraiment sensibiliser les jeunes sur le harcèlement en ligne c’est un mal qui sévit.
Si vous avez un conseil à donner à une fille qui voudrait se lancer comme vous dans la peinture, ce sera lequel ?
Je lui dirais d’avoir un mental d’acier, de ne pas être pressé, gravir les échelons, d’avoir une patience de crocodile et de toujours persévérer.
Interview réalisée par Hélène Doubidji
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