À l’approche de la 8ᵉ édition du Forum Galien Afrique, un webinaire organisé conjointement, le 08 octobre 2025, avec le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (Remapsen) a réuni chercheurs, journalistes et décideurs autour d’un enjeu majeur : l’autonomie sanitaire du continent et la valorisation de ses innovations locales.
Animé par le journaliste Bouba Sow, l’échange a permis à la Professeure Awa Marie Coll Seck, présidente du Forum Galien Afrique, de rappeler la vocation de cet événement international : créer un espace de dialogue entre gouvernements, institutions scientifiques, acteurs privés et société civile. La rencontre de Dakar, a-t-elle souligné, accueillera d’éminentes personnalités du monde de la santé, dont des représentants de l’OMS, de l’OOAS, de la Fondation Gates et du CDC Afrique.
Pour la Pr. Awa Marie Coll Seck, la question de la souveraineté sanitaire africaine dépasse la simple fabrication locale de médicaments. « Il s’agit de repenser nos systèmes de santé, nos priorités et nos capacités de financement », a-t-elle affirmé, plaidant pour une gouvernance efficace des ressources et un engagement politique renouvelé.
Le Dr John Nkengasong, co-président du jury du Prix Galien Afrique, a détaillé les critères de cette prestigieuse distinction, souvent comparée au “Nobel africain” de la recherche biomédicale. Selon lui, les innovations africaines primées dans les domaines pharmaceutiques, technologiques ou traditionnels démontrent la vitalité scientifique du continent. « L’Afrique doit cesser d’être un simple réceptacle de solutions venues d’ailleurs. Elle a le savoir, le talent et les ressources pour proposer ses propres réponses aux défis sanitaires », a-t-il martelé.
Les participants ont également débattu du financement endogène de la santé, dans un contexte marqué par le recul de l’aide internationale. La présidente du Forum Galien a rappelé l’importance du respect de l’engagement d’Abuja, qui prévoit de consacrer au moins 15 % des budgets nationaux à la santé. Elle a proposé la création de fonds souverains alimentés par des taxes sur le tabac, l’alcool ou les boissons sucrées, à condition que ces revenus soient réinvestis dans le secteur.
Le webinaire a enfin salué le rôle essentiel des médias africains dans le plaidoyer pour des politiques sanitaires responsables et transparentes.
Dans ses mots de conclusion, la Pr. Awa Marie Coll Seck a lancé un appel à l’unité et à la détermination : « La souveraineté sanitaire n’est pas un slogan. C’est une ambition réaliste, à construire ensemble, pas à pas ».
Le rendez-vous de Dakar 2025 s’annonce dès lors comme un moment clé pour repenser la santé africaine autour d’un mot d’ordre commun : autonomie, innovation et responsabilité.
Atha ASSAN









