Dans cadre du jubilé de d’or de la Cedeao, une conférence publique a été organisée ce mercredi 28 mai à Lomé. Cette activité qui cadre avec les 20 ans de disparition de feu Gnassingbé Eyadema, ancien président du Togo, a été une occasion pour les conférenciers de faire découvrir aux convives les efforts de l’illustre disparu pour une véritable intégration en Afrique de l’Ouest.
Selon Barros Bacar Banjai, représentant résident de la Cedeao près la République togolaise, Gnassingbé Eyadema a su incarner et défendre les missions fondamentales de la Cedeao. Fondateur visionnaire, poursuit le diplomate, il a été également médiateur infatigable, jouant un rôle décisif dans plusieurs processus de paix en Afrique de l’Ouest, notamment en Côte d’Ivoire, au Libéria, en Sierra Leone, et en Guinée-Bissau. « Par son sens élevé de l’unité et de la diplomatie, il a contribué à faire de la CEDEAO non seulement une organisation institutionnelle, mais un cadre vivant de solidarité politique, économique et culturelle », a-t-il commenté.
La Conférence s’est déroulée autour du thème : « 50ème anniversaire de la CEDEAO : Gnassingbe Eyadéma et l’intégration économique ». La conférencière, Prof Afi Kuagbenu a exposé les actions menées par le Père de la nation qui ont permis, entre autres, d’enlever les barrières commerciales, d’aller au-delà des contraintes linguistiques entre Etats, et de promouvoir la paix. Une contribution déclinée en deux points : initiateur du projet et consolidateur de la Cedeao. « De la création, il y a eu des actions préalables qui ont été menées surtout pour surmonter les difficultés qui existaient, linguistiques, politiques et économiques. Il a dû convaincre les autres chefs d’Etat à adhérer à ce projet. Lorsque le projet a été implémenté, il était également présent puisqu’il a présidé par trois fois la Cedeao. Plus tard, le projet a dû évoluer en tenant en compte les aspects de paix et de sécurité. Le projet qui était purement économique a dû également intégrer les aspects de paix et de sécurité. Dans ce cadre-là également, il a beaucoup œuvré pour qu’il ait le maintien de la paix dans la sous-région », a-t-elle ajouté.
Pour sa part, Hodabalo Awate, ministre en charge de l’administration territoriale et Président national du comité d’organisation des hommages, s’est saisi de l’occasion en lançant un appel solennel à l’ensemble du peuple togolais, à toutes les communautés vivant le territoire national, et plus largement à tous les citoyens de l’Afrique de l’Ouest : « Faisons nôtres les idéaux de paix, d’unité, de solidarité et d’intégration. Que chacun, à son niveau – dans sa famille, son quartier, son entreprise, son école ou sa commune – fasse vivre ces valeurs dans ses paroles et ses actes au quotidien. Car l’unité africaine ne se construit pas seulement dans les hautes sphères de décision ; elle s’enracine dans nos gestes simples, dans notre manière d’accueillir l’autre, de tendre la main, de refuser la haine et de construire ensemble ».
Le lancement du jubilé d’or de la Cedeao a été fait le 22 avril dernier à Accra. Cinquante années d’efforts communs, de défis partagés, de progrès notables – dans le commerce intrarégional, la libre circulation des personnes, la paix et la sécurité, et la gouvernance démocratique.
Atha ASSAN