Le Togo évolue depuis début mai 2025 sous un nouveau régime politique. Il s’agit du régime parlementaire qui marque une entrée définitive dans la Vè République. Quelques semaines après son entrée en vigueur, le texte a fait l’objet d’un mémoire présenté à l’Université Senghor par le Togolais Frédérick Yao Mawupenkor Tsatsu.
Le chef-d’œuvre analyse les opportunités et les défis du nouveau régime parlementaire au Togo, avec des exemples comparés et des recommandations concrètes pour renforcer une démocratie substantive au Togo.
L’œuvre de Frédérick Yao Mawupenkor Tsatsu, diplômé de l’Université Senghor d’Alexandrie, présentée avec brio, à Abidjan, le 19 mai 2025, est intitulé « Opportunités et défis du nouveau régime parlementaire pour la consolidation de la démocratie substantive au Togo ». Un travail qui rentre dans le cadre du Diplôme d’Université en “Démocratie, État de droit et Engagement politique et citoyen dans l’espace francophone”, dispensé par le Département Management de cette prestigieuse université francophone de référence.
Pour le jeune togolais, l’adoption du régime parlementaire en 2024, « représente une aubaine historique pour réinventer la manière de faire de la politique au Togo » vue l’évolution du contexte politique dans le pays et les impacts. Il a exposé les équilibres institutionnels de ce système qui « pourrait favoriser une meilleure séparation des pouvoirs, responsabiliser les partis politiques, encourager la transparence des décisions publiques et rapprocher les citoyens des processus de gouvernance ». Il n’a pas manqué de faire une comparaison de diverses républiques en soulignant les forces et les faiblesses de chaque époque. Pour lui, l’ambition de rapprocher les citoyens des processus de gouvernance se heurte à une double réalité, « d’un côté, une faible culture parlementaire nourrie par des décennies de présidentialisme fort ; de l’autre, un déficit de confiance et de consensus entre les forces politiques.
Faut-il le souligner, Frédérick Tsatsu s’est appuyé sur une analyse comparative rigoureuse des modèles du Royaume-Uni et de l’Île Maurice, deux démocraties parlementaires solides où les institutions ont su s’adapter aux contextes locaux. Il en tire des enseignements pertinents sur la mise en œuvre des votes de défiance, le rôle des commissions parlementaires, le contrôle de l’exécutif et la participation du citoyen à la délibération publique.
Ces modèles, selon le récipiendaire, ne sont pas à copier, mais à adapter intelligemment au contexte togolais, en tenant compte des spécificités culturelles, historiques et institutionnelles du pays.
Frédérick a fait également quelques mémorables recommandations comme, entre autres : renforcer les capacités institutionnelles des élus, des commissions parlementaires et des partis politiques par des formations et des ressources adaptées, repenser le système électoral pour garantir une meilleure représentativité ; instaurer des mécanismes de transparence et de redevabilité dans la gestion des affaires publiques ; promouvoir la participation citoyenne, en associant la société civile aux débats parlementaires et en ouvrant les institutions aux attentes du peuple ; favoriser un climat de consensus national.
Atha ASSAN