Un atelier de sensibilisation des forces de sécurité, agents de la chaine judiciaires et professionnels de médias sur les thématiques de Réduction des Risques (RDR) chez les Personnes Usagères des Drogues a eu lieu du 07 au 08 mars 2025 à Cotonou au Bénin. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du « Projet de dissémination des Expertises de réduction des risques auprès des associations communautaires francophones d’Afrique de l’Ouest » mis en œuvre au niveau régional (Togo et Bénin), que déroule Médecin du Monde (MdM) en partenariat avec Coalition Plus(C+) et l’Alliance Nationale des Communautés pour la Santé (ANCS) qui ont une forte expérience et expertise dans la RDR et le Plaidoyer.
Elle vise à sensibiliser ces différents acteurs sur les thématiques RdR, les addictions et l’amélioration des lois et des politiques de Drogues.Il s’agit spécifiquement de présenter un aperçu de l’état des lieux des lois sur les drogues dans la région et discuter des enjeux et défis que posent les lois et politiques de drogues ; renforcer les capacités des participants sur les thématiques de la RdR et des addictions ; partager des expériences de modèles innovants d’interventions sur la RdR.
« La consommation de drogue en Afrique est un problème de santé publique, beaucoup d’interventions et d’approches sont menées au sein des pays pour pouvoir contrôler et gérer cette dimension de santé publique.Au niveau de l’Alliance Nationale des Communautés pour la Santé en collaboration avec Médecins du Monde et Coalition Plus, nous avons pensé qu’il est important de discuter avec les acteurs, les sensibiliser sur les approches innovantes en matière d’offres de service aux personnes usagères de drogues pour réduire les effets et les méfaits de la consommation de drogue sur ces personnes mais aussi sur la communauté. Nous voulons également faire en sorte que les politiques et les lois au niveau de nos pays soient beaucoup plus ouvertes, plus humaniste pour considérer le consommateur de drogue comme une personne souffrant d’une addiction, donc une personne malade et non un délinquant ou une personne qui est violente ou qui a un problème de santé mentale », a affirmé Massogui THIANDOUM, directeur technique de l’Alliance Nationale des Communautés pour la Santé (ANCS).
Selon lui, la répression doit viser beaucoup plus les trafiquants que les personnes usagères de drogues qui, rappelle t-il, sont des victimes.
« Nous souhaitons que les acteurs aient un autre regard sur les personnes qui consomment des drogues », a souligné Massogui THIANDOUM. Il a ainsi poursuivi qu’il est nécessaire d’avoir des éléments de langage qui vont permettre de changer de paradigme et de nommer les choses autrement.
« Quand le paradigme change , le langage aussi doit changer. C’est ce qui est fait durant ces deux jours pour avoir une communauté de pratique multisectorielle qui peut engager une réflexion au niveau de la communauté, au niveau des pouvoirs public, au niveau des politiques de l’État pour pouvoir changer et améliorer la condition et les lois de ces pays », a expliqué le irecteur technique de l’Alliance Nationale des Communautés pour la Santé.
La Réduction des Risques est une approche qui consiste à considérer la personne qui consomme des drogues comme une victime et à travailler à réduire les méfaits et les conséquences de la consommation de la drogue chez les personnes, leur entourage et leur environnement.
Notons que le « Projet de dissémination des Expertises de réduction des risques auprès des associations communautaires francophones d’Afrique de l’Ouest » est mis en œuvre en partenariat avec des organisations au Togo et au Benin notamment Espoir Vie Togo, La Plateforme des OSC VIH SANTE et de Bénin Orientation Neutre Santé (BORNES).
De Cotonou, Rachel Doubidji