Lomé abrite depuis le 25 février 2025 et ce pour quatre jours, la huitième réunion de révision et de planification regroupant les parties prenantes de la Chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS). Experts, chercheurs, professionnels de la santé, partenaires techniques et financiers participent activement à la rencontre.
Ouvrant les travaux, Dr Kokou Wotobe, le secrétaire général du ministère de la santé et de l’hygiène publique, a souligné l’importante de cette rencontre de l’Alliance pour la chimioprévention du paludisme saisonnier.
« Le paludisme reste l’une des principales causes de morbidité et de mortalité dans notre pays et dans la région subsaharienne en général. Malgré les progrès enregistrés dans la lutte contre cette maladie notamment avec la distribution de moustiquaires imprégnés d’insecticides, le traitement préventif intermittent chez la femme enceinte et le nourrisson, l’utilisation de molécules efficaces pour la prise en charge de cas et plus récemment la vaccination contre le paludisme, cette maladie demeure un défi sanitaire majeur. Un défi particulièrement préoccupant pendant la saison des pluies », a-t-il fait savoir. « Dans ce contexte, la stratégie de chimioprévention devient essentielle pour la réduction des cas du paludisme en particulier chez les enfants de moins de 5 ans qui sont les plus vulnérables. La chimioprévention du paludisme a démontré son efficacité », a ajouté le représentant du ministre de la santé et de l’hygiène publique.
Cette rencontre, en effet, constitue une opportunité de partage de connaissances, de bonnes pratiques afin d’optimiser les stratégies pour protéger les enfants. « Je suis convaincu que les discussions et les échanges qui auront lieu lors de cette rencontre permettront de formuler des recommandations pratiques, renforcer notre lutte commune contre le paludisme. Renforçons le partenariat et posons des bases solides afin qu’un jour, nous puissions parvenir à éliminer de notre continent le paludisme », a suggéré Dr Kokou Wotobé.
Démarré au Togo depuis 2013 avec la région des Savanes, la CPS couvre à ce jour 23 districts sanitaires. « Avec la stratification, nous avons pu passer de 4 cycles à 5 cycles. Depuis lors, nous avons pu remarquer une baisse significative de 4% de la morbidité et de la mortalité dans les différentes formations sanitaires », a commenté Dr Payakissim Atekpé, Coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme.
Aujourd’hui, il est constaté à peu près 70% de réduction de cas de paludisme chez les enfants des zones couvertes par la CPS au Togo, a informé Christian Rassi, un des responsables de mise en œuvre de la CPS.
Efficace et rentable
Selon Dr Amadou Diallo, Représentant résident par intérim de l’OMS au Togo, la CPS s’est révélée « efficace et rentable », venant compléter d’autres stratégies essentielles telles que la lutte antivectorielle et la prise en charge rapide par des médicaments efficaces et sûrs. « Les avancées réalisées sont encourageantes, mais de nombreux défis subsistent… Il nous appartient d’unir nos forces, d’échanger nos expériences et de mutualiser nos ressources afin d’accélérer notre marche vers l’élimination du paludisme d’ici 2030 », a-t-il conseillé.
En effet, d’après plusieurs études réalisées, la CPS réduit d’environ 88 % l’incidence du paludisme clinique dans les 4 premières semaines qui suivent son administration. Sur le continent africain, 19 pays mettent en œuvre l’initiative.
« On est passé de 2 millions d’enfants couverts en 2014 à environ 55 millions d’enfants couverts en 2024 », a indiqué Dr André Tchouatieu (Medicines for Malaria Venture, organisation spécialisée dans la recherche et le développement pour les nouveaux médicaments anti paludiques).
Atha ASSAN