Des exciseuses de 453 villages reconverties ont remis leurs matériels de travail de l’excision la semaine dernière au Togo plus précisément dans la ville d’Anié (région des plateaux). C’était au cours des journées portes ouvertes organisées les 15 et 16 février par un Consortium de six ONGS, rapporte nos confrères de l’Agence togolaise de presse (ATOP).
Il s’agit, en effet, d’un signe d’abandon de ce travail dans l’Anié et ses environs. Les journées portes ouvertes se sont déroulées autour du thème « Stratégies pour finir avec l’excision ». Une initiative des ONGs OREPSA ; KPAAL N’PAAG ; BANNU MANN ; ADDMIR ; ASD ; AJDRB engagées dans la lutte pour l’éradication du phénomène transfrontalier de l’excision au Togo, Bénin, Ghana et au Burkina-Faso.
Notons que le consortium s’est engagé durant 3 ans à amener les exciseuses à la reconversion et les différentes communautés à abandonner cette pratique. Une initiative financée par l’ONG « INTACT », une structure d’Action Internationale contre l’excision basée en Allemagne et le Ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ). « Sur 453 villages, le consortium a réussi à libérer 446 de l’excision où il y a toute une dynamique locale de suivi de l’abandon de l’excision », a communiqué le point focal du Consortium des ONGs de lutte pour l’éradication du phénomène transfrontalier de l’excision, Bomh Sougouli.
A Anié, l’Association pour un Développement Durable dans un Monde Intégrant le Milieu Rural (A.D.D.M.I.R) avec son centre d’accueil « Christa Müller », constitue un refuge pour des filles fuyant des fléaux comme l’excision, les mariages précoces et forcés. A ce jour, informe-t-on, l’ONG a à sa charge 15 filles dont 2 élèves et 13 apprenties couturières en fin de formation.
D’après une étude bilan de la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable (ODD) 3 et 5 au Togo, en 2017, « 6,3% des femmes âgées de 15-49 ans déclarent avoir subi n’importe quelles formes de MGF et 3,1% de filles âgées de 0-14 ans en ont également subi ».
Selon Mme ADANDOGOU Adjowa Heloise, sage-femme, la mutilation génitale porte atteinte à la dignité de la jeune fille « en la réduisant en objet contre son avis, en la diminuant physiquement et en la privant de l’essence de son épanouissement sexuel ». Une fille qui a subi la mutilation génitale, informe-t-elle, ne peut pas bien jouir moralement, psychologiquement et physiquement de sa vie sexuelle.
Atha ASSAN