Dans le cadre du programme « Ado Avance Ensemble » financé par l’Union européenne, l’Association Togolaise pour le Bien-être Familial (ATBEF) a organisé le 30 janvier 2025, à Adétikopé (Banlieue Nord-Lomé), une rencontre d’orientation des décideurs politiques et parlementaires en Education sexuelle complète (ESC) y compris la contraception et l’avortement sécurisé afin de soutenir la santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescents.
Cet atelier qui a regroupé une cinquantaine de participants issus de différentes formations politiques, a pour objectif général d’engager les décideurs politiques pour une meilleure mise en œuvre des lois et des politiques, y compris l’allocation budgétaire et les changements réglementaires en faveur de la santé sexuelle des adolescents et jeunes.
Spécifiquement, il s’agit de : « Orienter les décideurs et leaders politiques sur l’ESC et la SR/PF, construire un noyau de décideurs politiques et parlementaires engagés pour la cause de la SR des adolescents et jeunes, prendre des engagements formels pour accompagner l’ATBEF et les autres organisations dans l’amélioration du cadre législatif et juridique des lois et politiques en matière de SR des adolescents et jeunes, réfléchir ensemble à des stratégies pour une amélioration des lois et politiques en faveur de la santé sexuelle des adolescents et jeunes ».
Selon Djeri Tchagbele, coordonnateur du projet « Ado Avance Ensemble », cette stratégie de plaidoyer vise à engager les décideurs, les parlementaires, les leaders politiques à accompagner la mise en œuvre de l’initiative. « Avec l’engagement des décideurs, on peut arriver à la gratuité des services de SSR/PF pour les jeunes et adolescents. Également, l’avortement clandestin constitue un défi aujourd’hui. Les décideurs peuvent aussi adoucir la loi pour lutter contre les avortements clandestins et les risques qui en découlent », a-t-il ajouté.

Pour la présidente nationale de l’ATBEF, Mme Tabiou Sonhaye Ninko, « la santé sexuelle et reproductive n’est souvent ni une politique ni une priorité budgétaire, ce qui est alimenté par le soutien limité de la société à la SSR des adolescents et par une opposition croissante ». Aussi ajoute-elle, « les normes et valeurs socioculturelles restrictives qui encadrent les adolescents limitent leur participation active à la vie publique et restreignent leur autonomie pour prendre des décisions concernant leurs vies (sexuelles et reproductives).
De fait, Mme Tabiou Sonhaye Ninko juge que l’atelier du jour constitue « une opportunité de réflexion et de prise de décisions fortes pour la défense des droits de nos adolescents et jeunes. Des gestes louables et salutaires ont déjà été posés par vos prédécesseurs notamment la loi portant protection des apprenants contre les violences à caractères sexuel au Togo », a-t-elle souligné.
A propos de « Ado Avance Ensemble »
Dans le but de permettre aux adolescents et aux jeunes vulnérables d’exercer pleinement leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive (DSSR), l’ATBEF avec le soutien de l’IPPF a obtenu un financement de l’Union Européenne à travers un consortium de cinq (05) Associations membres de l’IPPF (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire et le Togo) chapeauté par Rutgers pour mettre en œuvre dans les districts de Dankpen, Bassar, Oti et Oti Sud,un programme sous régional dénommé « Ado Avance Ensemble ».
Les objectifs de ce programme régional sont, d’améliorer la demande et l’accès aux informations et services SDSR pour les adolescents vulnérables (10-19 ans), en particulier les filles non scolarisées ; renforcer les systèmes de santé publics, privés et communautaires, en travaillant avec les systèmes existants et en stimulant la collaboration entre les secteurs public et privé ; promouvoir un environnement politique et sociétal favorable qui permette aux adolescents vulnérables d’accéder aux informations et aux services de santé sexuelle et reproductive de qualité dont ils ont besoin pour réaliser et protéger leurs droits sexuels et reproductifs.
Les activités de mise en œuvre du projet, informe-t-on, ont permis de renforcer les compétences en offre de services conviviaux adaptés aux besoins des adolescents et jeunes de 200 prestataires des districts de Bassar, Dankpen, Oti et Oti Sud avec le soutien et l’accompagnement des DRS Kara et Savanes, le renforcement de capacités de 200 enseignants et 200 parents des zones de mise en œuvre, la formation de 920 adolescents et jeunes en Education Complète à la Sexualité.
Atha ASSAN