Lomé, la capitale togolaise, abrite depuis ce 16 octobre 2024, la « Grande Rencontre des Compliances et Risk Officers ». Coorganisée par l’Afrika Compliance Academy (ACA), la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA) et la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF-TOGO), la rencontre réunit des experts du continent et d’ailleurs. Elle vise à renforcer la capacité des acteurs dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en Afrique.
Cet évènement qui est à sa première édition, informe Nikada Batchoudi, Directeur général de l’Afrika Compliance Academy (ACA) sera désormais organisé chaque année à Lomé. « Nous déclarons Lomé comme le siège de la lutte contre le blanchiment d’argent. Chaque année nous serons à Lomé pour renforcer les capacités des acteurs des finances. », a-t-il indiqué.
Il s’agit, en effet, souligne le Directeur général de ACA, d’une occasion d’outiller les acteurs financiers de l’Afrique sur les mécanismes de blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et réveiller la conscience par rapport à l’aveuglement volontaire qui est le fait de fermer les yeux sur des faits prégnants. « En effet, Tout au long de ces 2 jours, nous éviterons de faire de cette rencontre une réunion théorique. Au-delà des panels pratiques, nous procéderont à des séances de cas concrets en matière de LCB-FT en démontrant les enjeux, les résolutions des cas et les sanctions imposées par nos régulateurs d’ailleurs ici présents. Nous voulons surtout qu’à la fin de cette Grande Rencontre, les Compliance et Risk officer ici présents ressortent aguerris des réflexes d’analyses et des Déclarations d’Activités et Opérations Suspectes vers nos Cellules de Renseignement Financiers notamment nos CENTIF, afin de faciliter la collecte des informations financières et les actions-réactions des autorités compétentes », a détaillé Nikada Batchoudi. « Rappeler surtout le principe sacro-saint de notre métier qu’est le « tipping-off » qui consiste à ne pas informer le client en cas d’enquête ou de Déclarations d’Activités Suspectes et aussi les rassurer de l’effectivité de la règle refuge qui nous protège une fois la déclaration faite à l’autorité », a-t-il ajouté.
Pour sa part, le directeur de la HAPLUCIA, Aba Kimelabalou a rappelé que le secteur financier joue un rôle primordial dans le développement socio-économique du monde entier. Toutefois, souligne-t-il, « la complexité ainsi que la nature des services/produits fournis par ce secteur et le caractère international des activités le rend vulnérable à une exploitation détournée et aux risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme (BC/FT). Pour faire face à ces risques, les entités déclarantes notamment les institutions financières sont tenues de mettre en œuvre des mesures préventives exhaustives en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) comme le prescrit la Recommandation 10 du Groupe d’Action Financière (GAFI) ».
Au total 300 Compliances et Risk Officers de 27 nationalités sont à Lomé pour la rencontre. Ils viennent, entre autres, du Togo, du Benin, du Sénégal, du Mali, du Burkina, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, des 2 Guinées, des 2 Congo, de l’Afrique du sud, du Burundi, du Maroc, du Madagascar, de la France, de la Belgique et du Luxembourg.
Atha ASSAN