Le nombre de députés au Togo, est passé de 91 à 113 avec l’adoption cette semaine du projet de loi organique modifiant la loi organique fixant le nombre de députés à l’Assemblée nationale, les conditions d’éligibilité, le régime des incompatibilités et les conditions dans lesquelles il est pourvu aux sièges vacants. Des partis politiques extraparlementaires n’ont pas tardé à réagir au lendemain de cette modification qui a concerné également le code électoral.
Selon l’Alliance nationale pour le changement (ANC), l’augmentation du nombre de députés ne pose pas de problème. Toutefois, le vœu cher du parti de Jean-Pierre Fabre est que la représentativité des députés soit la même sur toute l’étendue du territoire. « Que le député de telle région ou de telle préfecture représente le même nombre de personnes que le député des Plateaux ou autre. C’est ce qu’on appelle le quotient de représentativité des populations. Il faudrait que l’ensemble des acteurs politiques se réunissent pour voir comment ce nombre retenu par le gouvernement soit redistribué préfecture par préfecture. Nous attendons maintenant que le gouvernement convoque une réunion de l’ensemble des acteurs politiques pour voir comment répartir les 113 sièges entre les 39 préfectures qui sont des circonscriptions électorales », a affirmé Eric Dupuy, porte-parole de l’ANC.
Le président des Forces démocratiques pour la République (FDR), Me Dodji Apévon, de son côté, n’a pas apprécié les modifications d’autant puisqu’il considère que l’Assemblée nationale est arrivée à terme de son mandat. « Lorsqu’une Assemblée a fini sa mandature et qu’il y a des choses qui doivent se faire dans le pays, ce n’est que par consensus », a-t-il soutenu. Une appréciation qui n’est pas loin de celle de Brigitte Adjamagbo, secrétaire générale de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA). « Nous persistons à dire que ce genre de question aurait dû faire l’objet d’un consensus politique élargi à toute la classe politique avant que cette adoption n’intervienne. Nous disons que demander un découpage plus équitable ne veut pas dire nécessairement qu’il faille augmenter le nombre des députés. Le régime a cru devoir faire sa volonté, nous en prenons acte. Mais nous leur faisons observer qu’il y a encore beaucoup de choses à faire avant d’organiser les élections équitables, transparentes et justes. », a-t-elle commenté.
Pour l’ancien député du Comité d’action pour le renouveau (CAR), Jean Kissi, le besoin, c’est le tableau de répartition. « C’est ça qui est la première chose qui devait sortir. C’est le tableau de répartition qui permet de voir s’il y a l’équité », a-t-il justifié. « Au-delà de ça, la seule appréciation qu’on peut faire aujourd’hui c’est que le nombre a été augmenté de 22 députés. C’est de la responsabilité du gouvernement parce que dans nos textes de loi à la constitution comme dans les textes du budget de l’Etat, il est spécifié que vous ne pouviez produire des dépenses supplémentaires que quand vous savez là où vous devez trouver les ressources pour les satisfaire. Vous ne pouvez pas en créer si vous n’avez pas les moyens de trouver les ressources. Probablement le gouvernement a trouvé les moyens qui permettent de financer le surplus. », a-t-il indiqué.
Il est à noter que les élections auront lieu au plus part la fin du premier trimestre de cette année, d’après l’annonce du gouvernement. Un couplage des législatives et régionales est annoncé.
Atha ASSAN