Depuis le vendredi 27 octobre 2023, l’école togolaise s’est provisoirement arrêtée et ceci jusqu’au 05 Novembre. Il s’agit des congés de détente introduits dans le système éducatif togolais par les autorités en charge de l’éducation. TogoTopNews a donné la parole aux parents, élèves et enseignants pour se prononcer sur ces congés qui s’observent pour la première fois au Togo.
L’initiative est diversement appréciée. Pour dame klenam, commerçante, c’est une belle innovation à saluer. « Je trouve qu’après un mois de cours, permettre aux élèves de prendre du temps pour se familiariser avec les nouvelles acquisitions avant de reprendre pour en recevoir d’autres, c’est une bonne approche. Cela leur permet de souffler un peu avant de reprendre. Néanmoins, il ne faudra pas que les parents y trouvent l’opportunité d’envoyer leurs enfants vendre des marchandises pendant ces congés comme souvent dans les vacances. Ces congés font partie des 9 mois de l’année scolaire et c’est pour le bien des enfants », affirme la commerçante.
Monsieur Dzessou, agent de sécurité, allant dans le même sens indique que les congés de détente de temps à autre en plus des congés conventionnels permettent d’aérer le système et aussi d’encourager les acteurs, enseignants et les élèves qui à un moment donné se fatiguent. Selon lui, pour les enfants, ces premiers congés constituent une bouffée d’air, un rafraîchissement de mémoire avant de recommencer. »
Ayélé, institutrice dans une école dans la zone adidogomé, exprime pour sa part une inquiétude même si l’idée en soi est appréciable selon cette dernière. Elle s’explique : « nous venons de reprendre après deux mois de vacances. Les enfants dès le début ont des difficultés à se retrouver puisqu’ils oublient beaucoup de choses. Avoir des congés juste après un mois est un peu prématuré à mon avis et l’effort que nous faisons en tant qu’enseignants pour qu’ils reviennent psychologiquement vers les acquis pédagogiques peut se trouver annihilé par une semaine de pause. Je ne suis pas pour des congés après un mois, mais les congés de février sont les bienvenus. Le second trimestre est éprouvant et fatigant à un certain moment. Une petite pause en février, n’est pas du tout mal. »
Pour certains élèves, dans la mesure où des enseignants leur donnent assez d’exercice dans ces congés, cela n’aura pas d’effets escomptés. Fatou, élève en classe de second fait savoir que dans toutes les matières, ils ont reçu un lot impressionnant d’exercices à faire. Elle affirme : « Je me demande s’il y aura même un petit temps pour se détendre. Sérieusement, certains professeurs en ont abusé. On dirait qu’ils ne veulent pas qu’on se repose. Nous savons tous que nous sommes des élèves et que nous devons apprendre mais personnellement c‘est bien qu’on fasse un break. Mais avec tous ces exercices, je ne vois pas où se trouve la détente. Alors que ces congés ont pour objectifs de permettre aux élèves de se détendre »
Solange, mère de deux enfants au collège, quant à elle, trouve que ce n’est pas du tout rassurant ces congés : « Nos enfants sont surchargés à l’approche de fin d’année souvent, surtout ceux qui sont en année d’examen à cause du manque de temps pour finir à temps le programme assez dense. Vous imaginez qu’on retranche deux semaines de cours d’une période qui suffisait à peine. S’il devait avoir des congés de détente, le programme scolaire devrait être allégé. On garde le même volume de cours pour un temps écourté. J’imagine comment les enseignants vont encore faire souffrir nos enfants avec des rattrapages intempestifs. » Elle continue en proposant des approches pour l’efficacité de ces congés : « on pouvait penser à d’autres activités tout aussi utiles pour la formation des enfants mais souvent négligés par manque de temps pour étoffer ces congés. Il faut penser à un planning de ces congés qui sera exécuté une partie à l’école et une autre en dehors de l’école. Des congés de détente tout de go ainsi, je ne pense pas qu’ils seront vraiment mis à profit ».
Seyram kossivi