Un protocole d’accord pour la mise en œuvre du roaming (itinérance) communautaire a été signé ce mercredi 18 octobre 2023 à Lomé, entre l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes (ARCEP) du Togo et celle du Bénin.
L’intérêt de ce projet réside dans le fait que dans le système de roaming classique, lorsqu’un consommateur utilisateur des services de téléphonie mobile est en situation de roaming au Togo, Bénin, Ghana ou dans les autres pays , il est facturé très cher lorsqu’il utilise son numéro du pays d’origine pour faire des appels ou envoyer des messages. Pire, il est tout aussi facturer très cher lorsqu’il reçoit un appel ou un message à partir de son numéro du pays d’origine.
Désormais, avec la signature de ce protocole d’accord entre l’ARCEP du Togo et l’ARCEP du Bénin qui va entrer en vigueur au plus tard à partir du premier janvier 2024, le consommateur Togolais qui se retrouverait en situation de roaming dans n’importe quelle localité du Bénin, sera traité exactement comme s’il était résident au bénin. Ainsi, lorsqu’il émettra des appels ou enverra des messages, il sera soumis aux mêmes tarifs que payerait le consommateur résident au Bénin.
Bien plus, pendant les trente premiers jours de son séjour au Bénin, les réceptions d’appels et/ou de messages sont entièrement gratuits. Réciproquement, les consommateurs du Bénin bénéficieront également des mêmes avantages et modalités de facturations des services roaming lorsqu’ils sont en voyage au Togo.
« Rien ne saurait expliquer qu’un Togolais en visite au Bénin ou qu’un Béninois en visite au Togo, soit soumis à des conditions tarifaires prohibitives dans l’utilisation des services de communications électroniques en situation de roaming. Ces tarifs prohibitifs ont rendu presqu’impossible l’utilisation des services en situation de roaming, contraignant ainsi les consommateurs à se livrer à des gymnastiques pour se procurer des cartes sims éphémères pour pouvoir émettre ou recevoir des appels à des tarifs les moins chers possibles.Aujourd’hui, grâce au protocole d’accord qui nous venons de signer, les tarifs des service roaming vont drastiquement baisser. L’abonné togolais en roaming au Bénin sera traité comme un abonné résident lambda et l’abonné béninois en roaming au Togo sera pareillement traité », a expliqué Michel Yaovi Galley, directeur général de l’ARCEP Togo.
A titre d’illustration, il a fait savoir que « les togolais en visite au Benin payaient avant 240 F quand ils recevaient des appels au Benin, aujourd’hui, ils vont dorénavant payer 0FCFA pendant les 30 premiers jours. En ce qui concerne les émissions d’appel en situation de roaming, les tarifs sont désormais ceux qui sont appliqués aux abonnés locaux ou résidents au cours des 30 premiers jours de son séjour .
Concrètement, si une minute d’appel coûte 60 f cfa à un résident Béninois qui fait un appel national à partir du réseau de son pays, le Togolais qui est en voyage au bénin qui émet un appel à destination d’un abonné au Bénin sera aussi facturé à 60F ».
Il invite ainsi les opérateurs à prendre toutes les dispositions nécessaires pour commencer à offrir ces services roaming dans leur format compatible au règlement de la CEDEAO aux consommateurs du Togo et du Bénin dans les meilleurs délais.
Notons que la signature de cet accord s’inscrit dans le cadre du règlement portant sur l’itinérance sur les réseaux de communications mobiles ouverts au public à l’intérieur de l’espace CEDEAO adopté en décembre 2017.
Ce règlement de la CEDEAO qui est juridiquement d’application directe dans les Etats membres, a pour objet de définir un cadre juridique et tarifaire harmonisé en supprimant, du moins en réduisant, les frais d’itinérance communautaires afin de favoriser l’intégration des peuples au sein de la CEDEAO.
Il était censé entrer en vigueur dès son adoption, malheureusement les autorités de régulateurs et les opérateurs des 15 États membres de la CEDEAO n’ont pu s’entendre pour une mise en œuvre effective du règlement.
Face à cette situation, et encouragé par l’Association des Régulateurs des Télécommunications de l’Afrique de l’Ouest (ARTAO) les régulateurs ont décidé de privilégier une mise en œuvre du règlement entre les pays membres deux par deux ; afin que de proche en proche, et dans un délai assez raisonnable, l’on parvienne à assurer une mise en oeuvre effective et intégrale de ce règlement entre tous les États membres de la CEDEAO.
Rachel Doubidji