L’Université de Lomé a inauguré ce 18 juillet 2023 l’Unité de la Génomique des Pathogènes Emergents et Ré-émergents (GénoPERe) du Laboratoire de Biologie Moléculaire et d’Immunologie (BIOLIM). Un laboratoire destiné à aider les chercheurs de ce temple du savoir à mieux identifier les agents pathogènes avec plus de précisions.
La réalisation du projet à bénéficier d’un soutien de taille de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il s’agit d’un saut qualitatif qui est fait, selon le professeur Salou Mounerou, Directeur adjoint Biolim et promoteur de la plateforme de séquençage. Ainsi, avec son fonctionnement, l’UL serait prêt pour faire face aux prochaines pandémies. « Ce laboratoire va nous aider à faire du séquençage. Les pathogènes, les micro-organismes sont pluriels et diversifiés, donc il est important de connaître la séquence au niveau de leur ADN pour faire la différence entre les uns et les autres. Vous vous rappele quand la Covid-19 est arrivée, il y a eu des variants Delta, Alpha et puis à un moment donné on était sur Omicron où beaucoup de gens étaient infectés mais cliniquement ils allaient bien. C’est la réaction de séquence qui permet de dire que c’est tel variant », a-t-il expliqué.
En effet, tirant leçons des impacts de la pandémie de Covid-19, en 2021, le Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (RSI) a recommandé de renforcer les capacités mondiales de séquençage et d’encourager le partage rapide des données. Ce comité, a rappelé Dr Diallo Fatoumata Binta Tidiane, représentante pays de l’OMS, a également recommandé à l’OMS de soutenir activement le renforcement de la surveillance génomique systématique afin de « mettre au point des mesures de préventions, des vaccins, des traitements et des tests de diagnostic appropriés pour guider une prise de décisions éclairée et des mesures sociales adaptées ».
De fait, lors de la 75ème Assemblée mondiale de la santé, il a été demandé à tous les Etats membres de mettre en œuvre une stratégie nationale de surveillance génomique. « Aujourd’hui, nous sommes fières du Togo, qui est parmi les premiers pays à avoir mis en œuvre cette recommandation, que nous comptons désormais comme un acquis du système de santé », a commenté Dr Diallo Fatoumata Binta Tidiane.
Par ailleurs, au-delà de Covid-19, le séquençage peut s’appliquer à tous les pathogènes du monde animal et du monde végétal. De fait, outre la faculté des sciences de la santé, les autres départements comme l’agronomie, les sciences aviaires…peuvent en profiter.
Atha ASSAN