Plus de 250 acteurs venus de différents pays du continent et d’ailleurs réfléchissent à Lomé sur les voies et moyens pour une reprise normale et accélérée de la vaccination des enfants après un ralentissement constaté dû à la pandémie du coronavirus. C’est dans le cadre de la réunion annuelle des Directeurs du Programme élargi de vaccination (PEV) de l’Afrique de l’Ouest qui s’est ouverte ce 11 juillet 2023 à Lomé.
Durant 4 jours, des experts de la vaccination, les directeurs du PEV de 17 pays de l’Afrique de l’Ouest vont faire une revue des progrès de la vaccination depuis 2019 et revoir les plans qui ont été élaborés par les pays et les appuis qui sont nécessaires de la part des partenaires techniques et financiers pour accompagner les pays. En effet, l’année 2023, au niveau régional a été déclarée « année de grand rattrapage ». « La pandémie de Covid-19 a eu des impacts négatifs sur le système de santé en général et sur le système de vaccination. Les pays ont connu une augmentation des enfants qui n’ont jamais été vaccinés et ils ont aussi fait face à une réduction de la couverture vaccinale de l’ensemble de vaccin », informe-t-on.
Selon la représentante résidente de l’OMS au Togo, Dr Fatoumata Binta Tidiane Diallo, en dépit de tous les efforts fournis, les défis semblent plus que persistant en matière de vaccination. « On constate avec désarroi une augmentation des enfants qui n’ont jamais reçu ne serait qu’une seule dose de vaccin, et la recrudescence des maladies qu’on pensait avoir maitrisé, particulièrement ces trois dernières années avec l’arrivée de la Covid-19 », a-t-elle indiqué.
D’après un rapport de l’UNICEF, l’année 2022 a de plus été marquée par des épidémies de rougeole, de choléra et d’autres maladies infectieuses, alors qu’en 2021, 25 millions d’enfants ont été privés de vaccins, soit deux millions de plus qu’en 2020 et six millions de plus qu’en 2019. Près de trois quarts de ces enfants se retrouvent dans la région africaine. Alors que la décennie de l’agenda d’immunisation à l’horizon 2030 avance à grand pas, il urge de relever très rapidement ces défis pour atteindre les objectifs souhaités. « Il s’agit, entre autres, de réduire sensiblement le nombre d’enfants non vaccinés ou sous vacciné dès la naissance ; d’arrêter la circulation du poliovirus sauvage et des formes dérivés, de stopper toutes les flambés ou les recrudescences des maladies évitables par la vaccination », a rappelé Dr Fatoumata Binta Tidiane Diallo.
Pour surmonter ces défis, souligne-t-elle, il est essentiel, entre autres, de renforcer le système de santé et de renouer des efforts à la mise à échelle des interventions à haut impact ; d’investir dans des infrastructures de santé résilientes, de garantir l’approvisionnement en vaccin de qualité et de mettre en place des systèmes de surveillance efficaces pour détecter rapidement les flambées épidémiques.
Par ailleurs, les échanges se feront également autour de l’annonce par l’OMS, l’UNICEF et l’Alliance GAVI de l’acheminement de 18 millions de doses du premier vaccin antipaludique vers 12 pays africains à l’horizon 2025.
La dernière réunion des directeurs du PEV au Togo remonte à 2014. En effet, elle offre l’occasion de partager des expériences, de documenter les bonnes pratiques et les défis auxquels les pays sont confrontés. C’est également une occasion de discuter des enjeux majeurs de l’heure concernant le paysage mondial et régional des vaccins et de la vaccination.
Atha ASSAN