L’ancien premier ministre et conseiller spécial du Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN), Me Joseph Kokou Koffigoh a prodigué des conseils aux nouveaux membres des Comités locaux de paix (CLP), installés ce 13 juin à Lomé. Face aux défis qui attendent les 273 membres (7 par préfecture) , notamment les éventuelles troubles socio-politiques dans les préfectures, cantons, villages… et l’extrémisme violent surtout dans la partie septentrionale, Me Koffigoh leur a donné des conseils utiles.
Me Koffigoh a exhorté ces acteurs à respecter l’engagement volontaire. « Il n’y a pas de mariage forcé dans le rapport entre le HCRRUN et nos CLP. C’est un engagement volontaire. Et quand vous vous engagés, vous respectez le terme d’engagement ; c’est une décision librement consentie d’œuvrer pour une cause. On attend de vous, que vous soyez des gens engagés pour défendre la cause de la paix », a-t-il indiqué.
L’ancien premier ministre demande également aux membres des comités locaux de paix installés d’avoir le courage. Il s’agit, selon Me Koffigoh, d’une qualité importante. C’est l’ardeur, le zèle pour entreprendre quelque chose ; la détermination ou l’envie, la force de caractère devant le danger. « Moi qui ai trempé les doigts et les pieds dans la politique, je sais que quand il s’agit des affaires de l’État et d’un pays, il faut beaucoup de courage », a-t-il dit. Et de reprendre une exhortation du préfet d’Agoe-Nyivé qui invitait ces hommes et femmes à une détermination collective et à être les ouvriers de sagesse et de paix.
Pour le conseiller spécial du HCRRUN, ces membres doivent avoir aussi l’amour et l’attachement à la patrie. « Comme avait l’habitude de dire le Président Gnassingbé Eyadema, nul n’a choisi le lieu de sa naissance. Là où nous sommes, là où nous vivons, la terre que Dieu nous a donné, c’est le Togo. Il y a un lien particulier qui nous attache à cette terre. Ce sentiment qu’on appelle le patriotisme est un carburant qui nous pousse sans cesse à agir pour le bien commun », a-t-il expliqué aux membres des CLP, avant de les inviter à faire preuve d’exemplarité. Ceci dans leur famille et dans leur milieu. « Lorsque vous êtes un CLP et qu’on vous retrouve souvent ivre, vous aurez du mal en cas de troubles à donner des conseils aux gens. Lorsqu’il vous arrive de dresser des yeux concupiscents vers la femme d’autrui et qu’un conflit conjugal naît dans le village, lorsque vous ouvrirez la bouche, on vous dira, vous avez intérêt à vous taire. Voilà pourquoi dès que vous êtes engagés, un peu comme un prêtre ou un pasteur qui porte un sacerdoce, vous devez faire preuve d’exemplarité », a-t-il soutenu.
L’impartialité doit également être leur guide. Chacun, souligne l’ancien premier ministre, a certes ses convictions politiques mais doit être neutre. « Lorsque la présidente du HCRRUN nous invite à accueillir les victimes de troubles sociaux politiques qui ont droit à des réparations dans le cadre de la justice transitionnelle, nous ne cherchons pas à savoir qui est de l’UNIR, qui est de l’ANC, de l’UFC, DMP, DMK…. Le HCRRUN est impartial », a-t-il illustré.
Par ailleurs, la création des Comités locaux de paix répondait à la volonté du Gouvernement togolais, aidé en cela par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), de doter les populations à la base de mécanismes endogènes de prévention des conflits, de préservation et de promotion de la paix.
Atha ASSAN