Au Bénin, plusieurs écoles ont été contraintes à fermer leurs portes dans les communes de Matéri, Karimama et Banikoara à cause de la menace terroriste. Dans une investigation publiée par Banouto, apprenants, enseignants et divers acteurs parlent de la situation.
Banouto:
Ça ne va pas, du moins pas très bien. Des écoles fermées, certains apprenants livrés à eux-mêmes, d’autres, plus endurants obligés de faire plus de sacrifices pour étudier, tout ceci à cause de la menace terroriste au Bénin. Les groupes armés terroristes ont contraint enseignants et apprenants au repos dans les communes de Matéri, Karimama et Banikoara. Banouto rapporte dans son article que les rêves de plusieurs apprenants volent aux éclats.
Le média cite le cas de Sahgui, élève en classe de CE2 qui nourrissait le rêve de devenir député mais n’a malheureusement pu continuer les études depuis que les autorités ont dû fermer les portes de son école en novembre 2021. « Je ne me sens pas bien depuis la fermeture de mon école », confie-t-il à Banouto.
L’école de Sahgui a été fermée sous ordre des autorités une attaque. Deux semaines plus tard, les autorités ont décidé de la fermeture de dix écoles primaires publiques dont quatre dans la commune de Matéri en novembre 2021, cinq à Karimama en début d’année 2022-2023 et une à Banikoara.
Les enseignants de Matéri ont été redéployés dans d’autres écoles pour combler le manque d’effectif. Les apprenants, plus de quatre cents ont été ajoutés à l’effectif des autres établissements et d’autres ont été envoyés dans la commune de Tanguiéta. Cependant, tous n’ont pas pu reprendre le chemin de l’école. « Vous comprenez que l’écolier … qui est à 8 kilomètres, c’est trop », a expliqué le directeur départemental des enseignements maternelle et primaire de l’Atacora, Médard N’Dah dans un entretien téléphonique à Banouto le 3 février 2023.
La seule solution pour remédier au problème lié à la distance, fait-il savoir, est de réintégrer les écoliers dont les établissements sont fermés dans des écoles dotées de cantine scolaire. Mais cette approche n’a pas pu résoudre le problème. Selon le directeur départemental, les autorités réfléchissent à d’autres pistes de solutions. « Mais c’est compliqué, très compliqué », reconnaît une autorité sous anonymat.
Une situation qui ne laisse pas indifférent les enseignants des écoles fermées. « Nous sommes gênés… avec nos enfants », souligne le directeur de l’école primaire Koualou. L’avenir de tous ces enfants mis entre parenthèses, ils retournent pour la majorité dans les champs avec leurs parents et d’autres à la maison sans rien faire. Une situation qui a de lourdes conséquences sur l’avenir des apprenants.
Certains enfants sont envoyés par leur parents dans les communes voisines ou dans d’autres pays pour labourer le champ, assurer la fonction des domestiques de maison et ou se marier selon un acteur de l’éducation béninoise.