La 6ème caravane des bailleurs du partenariat de Ouagadougou démarrée le 24 avril à Lomé, s’est achevée le 26 avril 2023 après trois jours d’intenses activités. Que peut-on retenir de la rencontre ?
La caravane a débuté dans la matinée du 24 avril avec trois visites de taille notamment à l’UNFPA, à l’Ambassade des Etats Unis et à la Direction de la santé de mère et de l’enfant (DMSE). Selon la Directrice de l’UCPO, Marie Ba, une requête a été faite à l’endroit des bailleurs de fonds et des différents gouvernements étrangers pour une assistance dans la mobilisation de ressources et l’augmentation de l’engagement politique pour prioriser davantage la planification familiale.
Une séance de discussions avec les acteurs de la société civile et du secteur privé s’est déroulée dans la soirée et au cours de laquelle sont exposées les réalisations des Organisations de la société civile en lien avec la planification familiale et la santé de la reproduction, les pratiques à haut impact et les défis qui constituent des obstacles à l’atteinte des objectifs souhaités. Selon le point focal jeunes du PO au Togo, Dorcas Essilivi, au rang des difficultés, figurent les heures d’ouvertures des centres de santé qui ne sont pas adaptés à l’emploi du temps des jeunes qui sont souvent à ces périodes à l’école ou dans les ateliers d’apprentissage. Elle a évoqué également la faible éligibilité des OSC jeunes aux appels à projet. « Le nombre d’années d’expérience ou les bilans financiers exigés sont trop lourds pour nous les OSC jeunes », a exposé Dorcas. Elle a évoqué également les pesanteurs socio-culturelles qui constituent toujours un frein à la vulgarisation des messages dans les milieux ruraux. A cela, s’ajoutent les difficultés d’accès à ces milieux dues au manque de financement.
Pour la société civile, les défis vont de la mobilisation des ressources endogènes à la promotion de la recherche action, au renforcement de la coordination du Réseau des organisations de la société civile intervenant dans la planification familiale (ROSCI SR/PF). L’autre défi, selon Edem Dzotsi, point focal société civile du PO, est d’arriver à « assurer la capitalisation systématique pour avoir une base de données chaque année qui cartographie les acquis issus des innovations en matière de santé de reproduction et de la planification familiale ».
Les discussions se sont poursuivies dans la journée du 25 avril en présence des acteurs du secteur privé et du directeur de la santé de la mère et de l’enfant, Dr Abram Amétépé Agossou qui a posé une doléance. « C’est sur le terrain que nous nous rendons compte que certaines actions sont menées. Permettez-nous vraiment de coordonner les activités que tout le monde mène sur le terrain », a-t-il suggéré en invitant tous les partenaires à associer souvent le ministère dans l’élaboration des différents plans.
Par ailleurs, l’équipe de l’UCPO et les partenaires ont échangé en fin de journée avec le ministre des enseignements primaire, secondaire et de l’artisanat, Prof. Dodzi Kokoroko et la ministre de la jeunesse, Miriam Dossou-D’Almeida. Une occasion de rappeler aux autorités du pays l’engagement du Togo par rapport à la mobilisation des ressources domestiques. « Le Togo s’est engagé avec l’initiative FP2030 et du Partenariat de Ouagadougou à pouvoir augmenter de 10% chaque année la part et la contribution des fonds domestiques alloués à l’achat des contraceptifs et à la planification familiale. C’est un engagement que nous sommes venus réitérer et que le gouvernement du Togo a tout à fait l’intention d’honorer. C’est une occasion de voir dans quelle mesure les partenaires pourraient également augmenter leur contribution », a commenté la directrice de l’UCPO devant la presse à la fin de la rencontre. Les caravaniers ont bouclé leur aventure le 26 avril par une visite au centre hospitalier préfectoral d’Aného (environ 40 Km de Lomé).
La caravane des bailleurs, d’après la directrice de l’UCPO, Marie Ba, existe depuis 2015. « Le Partenariat de Ouagadougou l’organise afin d’amener les bailleurs surtout ceux qui travaillent au niveau de l’Europe et des Etats Unis de venir dans les pays du Partenariat de Ouagadougou pour mieux comprendre le contexte dans lequel évolue le pays, comprendre les défis, les perspectives et pouvoir mieux soutenir et accompagner l’action des gouvernements de nos 9 pays par rapport à la planification familiale », a-t-elle expliqué. Ainsi, le Togo a été choisi avec la Guinée et le Bénin pour réfléchir sur comment agir sur les obstacles et augmenter le nombre d’utilisatrices des produits contraceptifs pour atteindre l’objectif pays et par là celui du Partenariat de Ouagadougou.
Atha ASSAN