Le bureau pays de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS-Togo) a organisé vendredi 20 Janvier 2023 à Lomé, une séance de sensibilisation à l’endroit des journalistes sur l’intoxication au plomb. Objectif, expliquer aux professionnels des médias, les dangers de l’exposition au plomb afin qu’ils puissent à leur tour apporter l’information à la population. La rencontre s’inscrit dans le cadre de la dixième semaine internationale de sensibilisation des parties prenantes sur les risques et dangers liés au plomb.
Animée par M.Tchala Matiyou, Point focal national de la convention de Stockolm et M. AMEGADZE Kokou Elorm, Juriste environnementaliste à l’ONG « Les Amis de la Terre-Togo », la séance est meublée de diverses communications portant sur notamment le cadre juridique de la gestion des produits chimiques au Togo; les sources d’exposition au plomb ; les dangers de l’exposition à la peinture au plomb, le saturnisme (présence d’une quantité trop élevée de plomb dans le corps, maladie provoquée par l’exposition au plomb) ; les grandes lignes d’une proposition de loi sur les peintures au plomb etc.
En ce qui concerne les conventions et accords internationaux relatifs à la gestion des produits chimiques, M.Tchala Matiyou a indiqué que le Togo a ratifié ou du moins signé plusieurs conventions, traités et accords entre autres la convention internationale pour la protection des végétaux qui a été approuvée à la 6ème conférence internationale de la FAO en 1951 ; la convention phytosanitaire pour l’Afrique signée à Kinshasa en 1967 ; la convention 170 du BIT relative à la sécurité et à l’hygiène sur les lieux de travail etc.
Le spécialiste a également informé les journalistes de l’existence de plusieurs dispositions au niveau national en matière de protection de la santé humaine et de l’environnement, avant de leur parler de quelques sources de rejet du plomb.
D’après ses explications, la présence généralisée du plomb dans l’environnement est en grande partie le résultat de l’activité humaine. Selon lui, « l’utilisation du plomb dans la fabrication comme pour les batteries au plomb, les peintures, le verre au plomb, fabrication de bijoux, soudures et céramiques ; le traitement et le recyclage des déchets électriques et électroniques peuvent également être sources de rejet».
Revenant spécifiquement sur la peinture au plomb, M. AMEGADZE Kokou Elorm, Juriste environnementaliste à l’ONG « Les Amis de la Terre-Togo », cite comme source d’exposition, la fabrication de produits de peintures au plomb dans les usines; l’application de peinture au plomb dans/sur les bâtiments ou ponçage/raclage des surfaces recouvertes de peintures; la dégradation/l’effritement de peintures des bâtiments; l’absorption de terre, les poussières et les éclats de peinture contaminés ou léchage de jouets, les contacts mains-bouche…
L’exposition à la peinture au plomb, un grave danger de santé
Selon M. AMEGADZE Kokou Elorm, l’exposition à la peinture au plomb constitue un grave danger de santé et les personnes les plus vulnérables à l’exposition au plomb sont les enfants ; les femmes enceintes ; les ouvriers et professionnels de la peinture de bâtiments, de peintures industrielles et automobiles, de la réfection des bâtiments …
L’exposition à la peinture au plomb poursuit-il, peut occasionner chez l’enfant, une diminution des performances cognitives (baisse du QI); et sensorimotrices; une altération du développement staturo-pondéral et sexuel du jeune enfant; des troubles comportementaux (hyperactivité/inattention/impulsivité); une diminution de l’acuité auditive.
Chez la femme enceinte, elle entraine, selon le spécialiste une altération du développement fœtal; une complication du déroulement de la grossesse; des fausses couches, de mort fœtale; les accouchements prématurés. Et chez les adolescents et les adultes, cela engendre une augmentation du risque de maladie rénale chronique, une altération de la qualité du sperme, donc diminution de la fertilité masculine.
Par ailleurs, il noter qu’il existe une semaine d’action internationale dédiée à la lutte contre le saturnisme soutenue par IPEN, un réseau d’ONG composé de 700 OSC de 116 pays qui travaille à réduire et éliminer les substances toxiques, à l’échelle internationale.
Rachel DOUBIDJI