Si certaines personnes pensent qu’un homme en érection éprouve forcément un désir sexuel, des spécialistes disent le contraire.
L’érection, affirme Djeri Tchagbele, coordinateur de projets à l’Association togolaise pour le bien-être familial (ATBEF), est une réponse sexuelle d’un être physiologiquement et morphologiquement normal mais n’est pas forcément synonyme d’envie sexuelle. « Généralement, tous les hommes biologiquement normaux, le petit matin, se réveillent avec un pénis en érection. Ça ne veut pas dire qu’ils veulent faire des rapports sexuels. C’est vrai que pour faire un rapport sexuel, il faut avoir un pénis en érection mais le pénis en érection ne veut pas dire qu’on veut aller aux rapports sexuels, il y a d’autres phénomènes qui peuvent mettre le pénis en érection sans qu’on ait une idée d’aller vers les rapports sexuels », a-t-il souligné.
Selon le docteur Anouar Jarraya, psychiatre psychothérapeute, l’érection est un réflexe physique dépendant de la moelle épinière basse et qui peut survenir lors de l’excitation sexuelle même purement. Elle est aussi, poursuit le médecin, psychique : « pensée ou souvenir érotique, lecture film avec montée de désir, tout comme ce réflexe se produit banalement dans certaines circonstances physiologiques par exemple le matin au réveil et que certains confondent avec une montée de désir ce qui n’est pas forcément le cas », a-t-il précisé.
Certains spécialistes qualifient plus l’érection comme un signe de vitalité sexuelle. « Ce que chacun en fait est affaire personnelle et choix de valeurs. Erection n’est pas non plus synonyme de pénétration instantanée », affirment-ils.
Par ailleurs, si le désir est indispensable pour avoir une érection, il faut savoir que les pannes sexuelles ne sont pas forcément liées à un manque d’envie. « Chez certains patients, souvent les plus jeunes, c’est même le contraire : ils veulent trop bien faire, se mettent trop de pression pour donner le maximum de plaisir à leur partenaire… mais finissent par paniquer et se retrouvent bloqués », décrit le docteur Adam Vardi, médecin urologue. Dans ce cas, poursuit-il, il faut surtout dédramatiser les choses, et comprendre que cela arrive à tout le monde.
Atha ASSAN