Des conclusions d’une recherche récemment publiée et produite à l’Université hébraïque de Jérusalem en Israël et à l’École de médecine du Mont Sinaï aux États-Unis révèlent la diminution du nombre de spermatozoïdes de 51 % au cours des 50 dernières années. Plusieurs situations sont à la base de ce phénomène.
Des études publiées au cours de la dernière décennie ont révélé que l’habitude de rester avec l’ordinateur portable sur les genoux représente un risque supplémentaire pour la production de gamètes. En effet, la batterie de l’appareil chauffe et peut finir par « cuire » le sperme. D’après le docteur Eduardo Miranda, coordinateur du département d’andrologie de la Société brésilienne d’urologie, d’autres habitudes liées aux températures plus élevées présentent également des risques pour la reproduction. C’est le cas, souligne-t-il, par exemple, « des longs bains dans la baignoire avec de l’eau chaude ou des longues heures dans les saunas ».
Par ailleurs, le médecin signale l’effet possible des ondes électromagnétiques, des signaux téléphoniques et même de l’internet sans fil. « Dans les études expérimentales, réalisées en laboratoire, des éléments tels que le Wi-Fi et les ondes électromagnétiques affectent les spermatozoïdes« , renseigne-t-il tout en indiquant que rien n’est prouvé que ces technologies représentent réellement un dommage pour ces cellules.
D’autres raisons également sont à la base de la diminution des spermatozoïdes chez les hommes. Il s’agit notamment de l’obésité, de la toxicomanie, des infections sexuellement transmissibles et des Perturbateurs endocriniens. « De la même manière qu’une clé entre dans une serrure, ces substances peuvent s’insérer dans les récepteurs des cellules et déclencher certains processus indésirables », informe-t-on. Toutefois, les chercheurs ne connaissent toujours pas avec certitude l’ampleur de ce problème et de nombreuses études sont en cours pour le déterminer.
Ce qui ressort de l’étude
Selon les chercheurs, dans les années 1970, les hommes avaient en moyenne 101 millions de cellules reproductrices par millilitre de sperme. Ce chiffre est tombé à 49 millions récemment. Outre la quantité, les données indiquent également une baisse de la qualité des gamètes masculins : le pourcentage de cellules capables de pénétrer dans l’ovule a considérablement diminué au cours des dernières décennies. « Ce que nous voyons de plus impactant est la perte du mouvement des spermatozoïdes. Sans cet attribut, la capacité de fécondation diminue« , explique l’urologue et andrologue Moacir Rafael Radaelli, vice-président de l’Association brésilienne de procréation assistée.
Par ailleurs, selon les mêmes travaux effectués en Israël et aux Etats-Unis, entre les années 1970 et 1990, la concentration des gamètes a diminué de 1,16% par an. Mais depuis les années 2000, ce taux a doublé et est passé à 2,64%. Et il s’agit d’un phénomène mondial : les scientifiques ont observé une réduction des gamètes chez les hommes sur tous les continents, même si les chiffres sont plus accélérés en Europe, en Afrique, en Amérique centrale et en Amérique du Sud.
Atha ASSAN