Après Abidjan en 2018 et 2019, Dakar et Nouakchott respectivement en 2020 2021, c’est la capitale togolaise, Lomé qui servira de cadre pour la célébration de la 5ème édition des Financial Afrik Awards, le 08 décembre 2022 autour du thème «« l’Afrique dans la finance verte ». Une rencontre qui s’annonce riche en termes d’invités de marques et d’organisation particulière. Pour savoir davantage sur l’évènement et les raisons qui justifient le choix de Lomé, Togotopnews a tendu son micro à Adama Wade, Directeur de publication de Financial Afrik, structure initiatrice de l’évènement.
« Financial Afrik Awards », parlez-nous de cet événement
Les Financial Afrik Awards est un événement annuel qui constitue le prolongement de notre ligne éditoriale basée, je le rappelle, sur la diffusion et l’analyse de l’information financière et stratégique du continent africain. L’idée c’est de rassembler une masse critique d’acteurs et d’experts autour d’une problématique majeure. Notre rapport, produit chaque année à l’issue des Financial Afrik Awards, est mis à la disposition des décideurs publics, des opérateurs privés, des chercheurs et des étudiants.
Nous en sommes, avec Lomé, le 10 décembre, à la cinquième édition. Le thème principal de l’événement porte cette année sur la finance verte, un sujet majeur de notre siècle, en écho sans doute à la COP 27 qui vient de se tenir à Charm El Cheikh, et aux défis de la mobilisation des ressources nécessaires au financement de la transition énergétique.,
2- Déjà à 5 éditions. Partagez avec nous le bilan des 4 dernières éditions et les innovations attendues pour cette année
Si vous parlez de bilan comptable ou matériel, je dirais que tel n’est pas notre credo. En tant que média financier spécialisé, notre rôle c’est d’être un catalyseur de dynamiques et un animateur de l’espace publique de communication. Les réflexions et les concertations stratégiques entre acteurs publics et privés sont à l’origine de toutes les réformes. A ce jour, nous avons réuni plus de 2000 acteurs dans nos conférences et avons permis à des rapprochements entre acteurs à travers un dialogue structuré et pragmatique. En dehors de la conférence, les Financial Afrik Awards sont aussi l’occasion comme son nom l’indique de célébrer les réussites et les avancées à travers des trophées décernés au terme d’un processus de sélection quasi-annuel ponctué par le vote du jury. Nous décernerons 7 Trophées majeurs à Lomé et cela constitue aussi un prolongement du débat stratégique et une stimulation de la saine émulation nécessaire dans un marché en phase d’intégration.
3–Pourquoi le choix de Lomé pour abriter cette édition ?
C’est une excellente question. Lomé constitue aujourd’hui un hub logistique et financier majeur. Au-delà de la conférence, nous sommes venus constater de visu les grandes réformes de l’environnement des affaires à l’origine de ce positionnement. Devenu l’endroit le plus attractif pour abriter le siège des Holding financiers, Lomé devrait maintenant compléter le modèle que je dirais “Singapour” pour devenir un hub de transformation des matières premières et un centre industriel.
4- Expliquez-nous le thème « l’Afrique dans la finance verte »?
Nous avons souvent l’impression que la finance verte est un concept nouveau. Quand on décompose la notion dans ses différents segments, l’on constate que le marché est déjà mûr. Par exemple, on a passé cette année le cap des 1000 milliards de dollars d’obligations vertes et l’Afrique ne représente que 1% des émissions. Le marché existe pourtant, il est structuré avec ses codes et ses règles et il faut que rapidement l’écosystème financier du continent se mette en disposition de capter l’immense potentiel des Green bonds ainsi que les potentiels des structures comme le Fonds vert pour le climat. Les banques, les Bourses et les fonds d’investissements ont un rôle à jouer.
5- Des perspectives ?
A l’orée de la nouvelle année, je reste optimiste pour l’Afrique en dépit d’un contexte international difficile avec le resserrement des conditions de financement à l’international, la fragilisation des cadres budgétaires de nos États éprouvés par trois ans de Covid-19 et la montée des prix de produits alimentaires de l’ordre de 50% en 2022 selon la FAO. Le génie africain devrait consister à contrer les logiques verticales de l’inflation importée par des stratégies horizontales d’intégration africaine à travers la ZLECAF qui est, à mon avis, un instrument efficace pour alléger la facture des importations en devises et stimuler la création des emplois.
Interview réalisée par Hélène DOUBIDJI