Il fait partie des leaders politiques qui ont pris part au Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) à Ndjamena. Ex-rébellion de l’Union des Forces pour la Résistance (UFR), Warou Mahamat Doki s’est opposé au régime du Maréchal Idriss Deby Itno. Après 14 ans d’exil, l’ancien politico-militaire a regagné la capitale N’Djamena en août 2021, acceptant la main tendue du Général Mahamat Deby Itno qui a pris le pouvoir, après le décès de son père. Warou Doki s’est exprimé aux micros d’un groupe de journalistes africains mercredi 5 Octobre 2022, à la clôture des discussions dans le cadre du dialogue national. Pour lui, le Tchad est désormais un pays de dialogue.
« C’est un sentiment de joie qui m’anime. Notre pays vient de loin. Vous avez vu comment la salle est en fête, en chantant l’hymne nationale (Ndlr : il fait référence à l’ambiance qui a régné dans la salle du dialogue à la fin des discussions). Ça veut dire que tous les Tchadiens ont besoin de cette paix », affirme Warou Mahamat Doki qui explique : « nous sommes un groupe de Tchadiens qui étaient, à l’époque de Deby père, partis en rébellion. Après sa disparition (paix à son âme), Deby fils a tendu la main à tout le monde et on est revenu. À l’Union des Forces Républicaines dont je suis le porte-parole et le Vice-président, nous étions les premiers à mettre pied ici parmi les politico-militaires. »
Selon lui, ce retour au pays est synonyme de paix. Il argumente : « on ne va pas passer tout le temps à voir notre pays s’enfoncer dans la guerre. C’est le but qui nous a amené ici avec l’ensemble de nos frères politico-militaires qui ont signé l’accord de Doha. On se retrouve aujourd’hui dans notre pays et le résultat, vous venez de le voir, c’est l’enthousiasme. »
Le porte-parole et le vice-président de l’Union des Forces Républicaines fait également part de son optimisme quant à l’adoption des résolutions et recommandations issues du dialogue. D’après lui, en épluchant tout ce qui s’est passé pendant les quelques semaines de discussions, on peut conclure que le Tchad revient de loin et l’avenir est aussi prometteur pour les Tchadiens.
Revenant sur ce que son parti et les autres rebelles, reprochaient à Deby père, il pointe du doigt la méthode de travail. « Nous n’avons pas la même méthodologie de travail. Raison pour laquelle Deby père ne nous a pas compris et on est parti en rébellion. Cette fois-ci, je crois que la page de la rébellion est tournée.», rassure-t-il. Et d’ajouter : « je ne m’appellerais plus un ex-rebelle. Je suis un citoyen tchadien désormais ».
Résolument engagé à accompagner la transition, Warou Mahamat Doki pense que cette transition n’appartient pas seulement au président Mahamat Idriss Deby mais à tous les Tchadiens qui veulent la paix et une tranquillité pour le pays.
L’ancien politico-militaire a, par ailleurs, exhorté ceux qui n’ont pas pris part au dialogue pour diverses raisons à les rejoindre. « D’autres frères politiques sont un peu mécontents. Mais, on est en dialogue. On peut toujours dialoguer. Nous ne sommes pas fatigués. Notre main restera tendue pour nos frères qui sont encore dans le maquis ou ailleurs. Le Tchad est un pays de dialogue désormais et nous serons un exemple pour d’autres pays », lance-t-il.
Pour rappel, le Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) a débuté le 20 août dernier et a pour but d’aboutir à des élections libres et transparentes pour un retour à l’ordre constitutionnel après la prise du pouvoir en avril 2021 par la junte, conduite par le général Mahamat Idriss Deby. La cérémonie solennelle de clôture des travaux aura lieu samedi 8 Octobre 2022.
Hélène DOUBIDJI, Envoyée Spéciale de Togotopnews à N’Djaména