Des cas de violences basées sur le genre et notamment des violences sexuelles sont régulièrement recensés dans nos communautés. Toutefois, face à la « lourdeur » de la procédure judiciaire, les victimes ou leurs parents n’arrivent pas à enclencher une action en justice et l’achever. Pour remédier à la situation, le Réseau des organisations de la société civile intervenant dans la santé de la reproduction et dans la planification familiale au Togo (ROSCI-SR/PF TOGO) pilote un projet d’envergure régionale dont elle a bénéficié. Le lancement a eu lieu ce 09 décembre à Lomé.
L’initiative a pour nom : « Mise à l’échelle de l’activité d’amélioration de la performance des politiques et stratégies DSSR en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale ». Il s’agit d’une subvention sous-régionale qui avait déjà connu une première phase avec 4 pays notamment le Mali, la Guinée, le Niger et le Burkina-Faso. Vu les résultats de la première phase, le projet a été reconduit et étendu à 5 autres pays du Partenariat de Ouagadougou dont le Togo qui, selon Mme Héloïse Adandogou-D’Almeida, présidente de ROSCI-SR/PF, a choisi de faciliter l’environnement juridique et politique en lien avec les violences basées sur le genre et surtout les violences sexuelles. « Le constat depuis toujours et qui continue de s’aggraver est que les victimes de violences sexuelles n’obtiennent pas gain de cause parce que la procédure dès le démarrage est tronquée à cause de l’environnement juridique qui ne s’y prête pas », a-t-elle expliqué.
De fait, le Réseau va mèner, durant les 24 mois que dure le projet, un plaidoyer pour aboutir à une diminution de la lourdeur juridique en lien avec la dénonciation et que les auteurs de ces actes soient véritablement sanctionnés. Et pour y arrivé, le premier résultat à atteindre est la délivrance dans le plus bref délai et à moindre coût du certificat médical après un acte de viol. « Par faute de délivrance de ces certificats médicaux, le processus n’avance pas. Nous voulons amener l’autorité à délivrer un papier autorisant les premiers prestataires, après examen clinique des victimes, à délivrer le certificat médical qui va faire foi de lésion suite à cette violence sexuelle. Ce n’est pas normal que quelqu’un abuse d’une personne naïve et qu’on prétend le régler à l’amiable », affirme Mme Adandogou.
Pour sa part, présent au lancement du projet, Dr Agossou Abram Amétépé, Chef division Santé de la mère et de l’enfant, a salué l’initiative. « Le gouvernement ne peut pas tout faire seul. C’est pour cela qu’il a besoin de tous les acteurs y compris les organisations de la société civile. Ce que ROSCI fait rentre dans la droite ligne de l’appui que la société civile peut apporter au gouvernement. C’est le gouvernement qui tire le plus de profit », a-t-il précisé.
Il est à noter que ce projet mis en œuvre par les coalitions de la société civile de la sous-région bénéficie de l’appui financier de l’Organisation Ouest-africaine de la santé (OOAS) et de la Direction régionale de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Atha ASSAN