L’ère est au numérique, sans l’ombre d’aucun doute. Bien que la tâche soit immense et les moyens à mettre en œuvre pour s’approprier les hautes technologies pourraient faire hésiter plus d’un, le Togo met courageusement le cœur à l’ouvrage pour réformer l’administration et moderniser les offres des services publics au profit des citoyens.
En 2015, à la suite des Journées portes ouvertes de l’administration, il a été observé que le taux d’insatisfaction des Togolais vis-à-vis des services publics dépasse 30%. Pour l’éducation et la santé, ce chiffre monte à 89%. Les facteurs évoqués jadis étaient la lenteur, l’incompétence, le dilettantisme, le favoritisme, la corruption… Fort de ce constat, la nécessité de passer la vitesse supérieure du projet de modernisation de l’administration, est devenue encore plus grande.
Une lutte entamée depuis des années
Le projet de modernisation des services publics résulte de la nécessité de résorber certains disfonctionnements. Dès 2006, le gouvernement a lancé un programme d’amélioration du cadre juridique et de réforme administrative. En 2008, une réforme visant à moderniser l’administration pour plus d’efficacité a été adoptée. En 2014, l’idée du projet e-gouvernement a vu le jour. Après, son inauguration est intervenue en avril 2017. Un an plus tard, le « projet d’appui à la réforme et à la modernisation de l’administration publique » a été adopté pour combattre la nonchalance et la faible performance de l’administration.
Le e-gouvernement
Les Technologies de l’information et de la communication (Tic) sont progressivement introduites pour réduire les délais trop longs, les surcoûts, la bureaucratie et les lourdeurs administratives, c’est le e-gouvernement. D’un coût global de 15 milliards de francs CFA, le projet vu comme « l’autoroute de la transition numérique », consiste en un réseau de 250 km de fibre optique qui connecte près de 560 bâtiments publics (CHU, centres de santé, lycées publics, universités, institutions de la République, ministères…) dans la capitale et dans la région de la Kara. Le projet immerge l’administration dans la transition numérique grâce à l’introduction d’un internet haut débit de 100 Mb par seconde et par bâtiment.
Une phase pilote d’un intranet de l’administration, outil central de collaboration et d’échanges intra et inter départements, a été réalisée. On ne peut guère passer sous silence la création des portails web des différents ministères ainsi que la mise en place de 600 comptes d’adresses électroniques professionnelles. Désormais, il est possible d’obtenir le casier judiciaire en ligne grâce à une plateforme dédiée à cette fin ; et, pour créer son entreprise, toutes les formalités peuvent être faites en quelques heures auprès du Centre de formalités des entreprises (CFE).