Les engagements pris par le Togo en 2017 sont arrivés à terme et il faut passer à une nouvelle étape pour les dix prochaines années. C’est en ce sens que le ministère de la santé, de l’hygiène publique et de l’accès universel aux soins, avec le soutien de ses partenaires traditionnels, a procédé le mardi 02 octobre 2021 au lancement de nouveaux engagements (FP 2030).
Les engagements de la planification familiale pour l’horizon 2030 s’inscrivent toujours dans la dynamique de ceux de 2017. Au total, 6 nouveaux engagements ont été pris et portent essentiellement sur l’accès des jeunes aux services de la planification familiale. Le pays, selon M. Daouda Idrissou, Chargé de liaison Togo, Bénin et Côte d’Ivoire de l’UCPO, s’engage à ce que l’information soit disponible pour les jeunes et adolescents et à augmenter l’argent alloué à la planification familiale d’ici 2030. Aussi, poursuit-il, le promet renforcer davantage la coopération et la coordination entre les institutions qui interviennent dans le domaine de la planification familiale. « Dans 10 ans, nous allons évaluer le niveau de mise en œuvre de ces engagements pour voir où se trouve le Togo, qui a fait quoi et ce que nous pouvons redresser », a indiqué M. Daouda.
En effet, conscient de l’ampleur des défis à relever en matière de la planification familiale et de la santé de la reproduction (SR/PF), le Togo a adhéré à de divers engagements internationaux tels que la CIPD en 1994 et renouvelés en 2019 à Nairobi ; la Campagne pour l’accélération de la planification familiale de la réduction de la mortalité maternelle en 2010 et les engagements pris pour la PF au sommet de Londres en 2012 renouvelés en juillet 2017. Au cœur de la mise en œuvre desdits engagements, souligne Mme Midamegbe Akakpo, Directrice de cabinet du ministère de la santé, le Togo, à l’instar des autres pays, a été invité à élaborer de nouveaux engagements en prenant en compte la revue des anciens engagements. « Sur un total de 4 engagements, la revue a noté un taux de réalisation de 70 %. Ce jour marque la fin de la phase d’élaboration et le début de la mobilisation sociale autour des nouveaux engagements en ce moment de rareté des ressources et de perturbation de tous le système de santé par la pandémie au Covid-19 », a-t-elle signifié.
L’UCPO salue les efforts du Togo
Selon Mme Marie Ba, Directrice exécutive de l’Unité de Coordination du partenariat de Ouagadougou (UCPO), le Togo a montré son leadership en étant le 2ème pays à lancer ses engagements après le Niger. « Nous saluons les efforts et le dynamisme dont les services ont fait preuve tout au long de ce processus », a-t-elle affirmé en prenant part de manière virtuelle à la cérémonie de lancement des engagements. En effet, poursuit Mme Marie Ba, le Togo fait partie des trois pays avec le Burkina-Faso et la Côte d’Ivoire ayant bénéficié de la première phase d’expérimentation de l’Outil Motion Tracker qui vise à examiner et suivre l’état de mis en œuvre des engagements dans le pays en 2017 à Londres. Ce qui a permis de dégager les leçons apprises et d’élaborer de nouveaux engagements plus ambitieux et plus efficients et contribue à l’atteinte des objectifs de la couverture santé universelle. « Nous espérons que ces engagements pris avec l’appui de la société civile au plan budgétaire, financier et programmatique seront diffusés à l’échelle nationale et régionale. Ils seront mis en exergue lors de la prochaine réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou et en Thaïlande en 2022 lors de la conférence internationale sur la PF », a promis la Directrice exécutive de l’UCPO.
Des chiffres
Au Togo, d’après les données de l’Enquête démographique et de santé (EDST) II de 1998 et EDST III de 2014, le ratio de mortalité maternelle est passé de 478 décès à 401 décès pour 100 000 naissances vivantes. Le taux de mortalité néonatal est passé de 40 à 20 pour 1000 naissances vivantes. Le taux de mortalité infantile est passé de 77 à 40 pour 1000 naissances vivantes et le taux de mortalité infanto-juvénile est passé de 155 à 89 pour 1000 naissances vivantes.
Dans le domaine de la planification familiale, grâce aux interventions innovantes, la prévalence contraceptive pour les méthodes modernes est passée de 7% à en 1998 à 17% en 2013 puis à 24,7% en 2021 pour les femmes mariées. L’Indice synthétique de fécondité est passé de 5,40 enfants par femme en 1998 à 4,8 à 2013 puis à 4,16 en 2017. Quant aux besoins non satisfaits en PF, ils sont réduits de 37,2 en 2010 à 34 % en 2013 puis à 29,7% en 2017.
Par ailleurs, selon Mme Midamegbe Akakpo, la santé de mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent occupe une place importante au Togo et constitue la base des engagements santé de la reproduction et planification familiale du gouvernement qui l’a inscrite en première place dans les objectifs de la politique nationale de santé et dans les plans stratégiques de mise en œuvre. « Malgré les progrès constants, consentis par le pays avec l’appui de l’ensemble des partenaires techniques et financiers pour la réduction de la mortalité maternelle, infantile et néonatale, le nombre de décès maternels, néonatals et infantiles est encore à des niveaux élevés », a relevé la Directrice de cabinet du ministère de la santé.
Atha ASSAN